mercredi 27 mai 2015

Au fil du temps peut mourir même la Mort...

Valar morghulis.


La Mort rôde partout, dit-on. Telle une guerrière affamée, elle combat la vie sans trêve ni repos.
Il est clair que depuis l'aube de l'Humanité, aucun endroit n'a été à l'abri de sa grande faux à âmes.
Pourtant il existe un lieu qui petit à petit, dès cette époque, s'est érigé en lieu de trêve pour les forces combattant l'appel de la Faucheuse. Ce lieu n'est autre que son royaume. Là où la Mort est reine incontestée, là est la quiétude pour les âmes en quête de sérénité face à l'angoisse du trépas.
Ce n'est pas pour rien que les punks et les gothiques furent parmi les plus ardents squatteurs des cimetières, tard dans la nuit. C'est ici que la Mort ne se rend jamais. C'est ici son royaume, déserté tant que durera la guerre. Ceux qui ont une fascination pour la Mort et ceux qui n'ont aucun intérêt ni angoisse pour celle-ci n'ont pas de meilleur endroit pour goûter à la paix la plus absolue. Celle que seule la fréquentation des morts peut apporter. Ces derniers sont en effet peu amenés à se plaindre du tapage nocturne, et peu enclins eux-même à produire un quelconque tapage. En effet leur sommeil les laisse de marbre.
"No Future" criaient les punks dans les années 80'. "Ni Dieu ni maître" criaient les anarchistes de plus belle. "Valar morghulis" auraient pu seriner les gothiques. Leur point commun à tous ? Une déférence particulière envers les morts. Aucun d'eux ne craint de se retrouver dans un cimetière, aucun d'eux ne craint de déranger les morts. Ce dérangement qui nous a d'ailleurs tous poussés à les enfermer dans des boîtes de bois puis à poser un crucifix sur le couvercle, puis à les enfermer six pieds sous Terre pour sceller le tout sous une dalle de pierre avec une croix ornementale par-dessus.
Faut-il que nous ayons peur des morts et de leur réveil, faut-il que nous craignions qu'ils nous hantent pour oser boucler nos défunts à quintuple tour, trois tours physiques et deux tours mystiques.
Faut-il que nous soyons enclins à nous laisser hanter par les affres de la Faucheuse après son passage pour que nous tentions d'amadouer les morts à travers de nombreux rituels tous plus étranges ou macabres les uns que les autres...
Cela, les gothiques l'ont bien compris : le macabre est un élément essentiel de notre rapport à la mort et donc à la vie. Jouer avec le macabre, c'est jouer avec la Mort, c'est avoir du pouvoir sur Elle, et avoir du pouvoir sur Elle permet de ne plus la craindre, ni pour soi ni pour ses proches. C'est, ainsi, se libérer du poids de la fatalité qui nous attend tous. C'est se permettre de vivre pleinement, en pleine lumière, loin de l'ombre froide de l'Ankou bretonne (Minute régionaliste : l'Ankou nous prouve d'ailleurs que la Mort est bretonne et donc qu'il ne fait pas bon vivre en Morbihan. Préférez donc la Normandie.).
Comme dit le proverbe humoristique : "Les fossoyeurs sont bien les personnes qui vivent le plus longtemps, en effet ce sont ces derniers qui enterrent tout le monde.", être au service de la Mort confère d'inestimables avantages. Attention, je ne parle pas du rôle de boucher en treillis mais de ses serviteurs les plus dévoués et les plus indispensables. Ceux qui préparent les morts à leur dernière demeure, ceux qui côtoient l’œuvre de cette macabre divinité suprême.
Cela peut paraître un drôle de métier, un de ceux que seuls des originaux peuvent faire. Cela est pourtant le plus humain, et probablement effectivement le plus vieux des métiers du monde. Celui qui ne souffrira jamais la moindre crise économique.
Or, qu'y a-t-il de plus gothique que travailler aux pompes funèbres ?
Ne seraient-ils pas donc les plus sains d'esprit, ces gothiques aux habitudes macabres et aux discours noirs ?
Dans nos sociétés actuelles, ne devrions-nous pas réinvestir les cimetières, réapprendre à aimer les lieux où reposent les morts et ainsi avoir moins peur d'Elle ?

N'est-ce pas le message de ces ornementations variées que nous trouvons sur chaque caveau ? Ces plaques de marbre toutes différentes, ces croix, toutes dissemblables ?
Ne serait-ce pas un message ?




"N'ayez pas peur ! Ce lieu est fait pour les vivants, ce lieu est fait pour que vous l'aimiez. Aussi venez, dansez à nos côtés ! Dansez et chantez ! Exorcisez votre peur, car nous vous aimons toujours, jusque dans la non-vie..."


Valar dohaeris.

samedi 23 mai 2015

Un Grand Matin...

Le Grand Soir eut lieu un matin.
Cela peut surprendre de prime abord, mais c'était ainsi. Le Grand Soir démarra un matin, un jour d'été. Comme à chaque fois, l'événement qui mit le feu aux poudres était plutôt insignifiant. Un simple documentaire sur ce que les médias et les patrons appelaient "la génération Y". Un documentaire sans complaisance, il faut l'avouer, pour cette génération ayant grandi dans les années 90' et 2000, un documentaire de trop.
Cela commença par des signes discrets. Invisibles aux yeux des baby-boomers et des dirigeants politiques. Éclatants aux yeux des "jeunes". Menés par une avant-garde de geeks ayant pignon sur Youtube, Dailymotion et Tweeter, c'était toute une jeunesse qui s'était levée d'un commun accord, avait déferlé dans la rue et commencé à monter des barricades dans chaque ville de France, prenant d'assaut les hauts lieux du pouvoir : écoles de commerce, lycées privés, sièges des banques, écoles de management et bureaux des partis politiques. La bourse de Paris fut la première conquise, la première à se voir hisser des couleurs nouvelles, d'un drapeau inconnu jusqu'alors, fait d'un chat en pixels avec une tartine sur le dos, un arc-en-ciel et des étoiles sur fond sombre.
Les récentes armes de surveillance massive du Réseau Internet ne purent rien endiguer. Chaque leader de chaque mouvement était soutenu par des milliers de ces "jeunes" qui osaient prétendre renverser l'ordre établi, annihiler la valeur travail et instaurer une "société horizontale", ces milliers de "jeunes" militants attirant à eux des milliers d'autres jeunes, récupérant jusqu'aux collégiens.
À la télévision, les quolibets fustigeaient pour qualifier ce qu'ils appelaient des "émeutes de casseurs, noyautés par des néo-fachos et des trotskystes de 16 ans sans vision à long terme". Il ne fallut pas longtemps pour qu'on les appelle "terroristes". À la radio, les reportages sur les magasins saccagés occupaient carrément plus du quart du temps d'émission. Dans les journaux s'étendaient sur les unes les images de Paris, Lyon et Marseille en flammes, des reportages sur les jeunes des cités qui continuaient à répandre la terreur dans les beaux quartiers toute la nuit.
Sur Internet l’effervescence battait son plein. Les jeunes français avaient fini par donner des idées aux américains et aux allemands et même aux égyptiens. En l'espace de deux mois, presque plus aucune place boursière ne fonctionnait. En l'espace d'un an, la moitié des gouvernements des grandes démocraties étaient tombés. Les chefs d’État gouvernaient tout juste leurs palais.


Qu'était-il arrivé à cette jeunesse gâtée pour qu'elle devienne à ce point enragée ? Qu'avaient donc fait leurs parents pour les amener à se retourner contre un système qui leur avait tout donné ? Leurs iPhones, leurs ordinateurs, leurs jeux vidéos, leurs consoles, leur confort, leur éducation... Tout avait été mis à terre soudainement.

Un reportage, mes amis. Un simple reportage. Sans complaisance, il est vrai. Mais réaliste. Analysant le narcissisme ultra-développé des "Y", leur rapport au travail ambigu, pour dire simple et leur désinvestissement politique antidémocratique qui avait conduit tant d'entre eux à ne plus voter.
Était-ce cela, notre faute de trop ? Avoir tellement gâté nos enfants qu'ils n'acceptaient plus la moindre critique ?




Ou était-ce... autre chose ?

mercredi 20 mai 2015

Rêveries stellaires infinies...

Toute chose a un commencement. Toute chose a une fin.

Le commencement de toute chose est tellement lointain que nous ne pouvons le contempler.
La fin de toute chose est tellement lente à venir que nous mourrons tous avant son arrivée.

Le commencement de toute chose est un point, une singularité temporelle et spatiale. Un endroit de l'Univers tellement abstrait qu'il est impossible de le décrire autrement que par des termes et équations mathématiques. Un point de densité infinie où temps et espace naissent.

La fin de toute chose a lieu au cœur d'un trou noir, une autre singularité spatio-temporelle. Un endroit de l'Univers tellement abstrait que là encore, les théories relativistes et quantiques n'arrivent pas à s'unir pour le décrire. Un point de densité infinie où temps et espace se détruisent.

Le commencement et la fin se ressemblent, l'un par son origine, l'autre part son terminus.
Quels obscurs secrets physiques cachent ces singularités spatio-temporelles ? Dieu ? Diable ? Néant ? Absolu ?


Ou peut-être n'est-ce là que simplement le secret de toute création. Ce qui fait que le commencement commence et que la fin termine toute chose.
Cette limite entre passé et avenir que chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde nous ne faisons que dépasser sans jamais l'attraper, tel un drôle de Néant... Si le secret de la création se trouvait être le présent ? Une limite figée et en éternel mouvement...
Et si cet Univers n'était qu'une limite permanente entre commencement et fin ?
Sommes-nous, comme certains physiciens le pensent, une miette de mie dans une tranche de pain éternelle et immuable, une miette dans un pain d'Univers, qui selon la coupe se révèle être plus ou moins passé et plus ou moins à venir ?


Oui, peut-être cela est-il une masturbation intellectuelle vaine... Peut-être cela est-il une perte de temps...


Une chose est certaine : au commencement de l'Humanité, les étoiles furent certainement notre premier sujet de fascination. C'est en perdant notre temps à contempler les étoiles que nous sommes arrivés à assouvir une part de notre soif de questions existentielles... Si aujourd'hui Internet et les ordinateurs existent, c'est parce qu'un jour, un olibrius a regardé les étoiles et cherché autre chose que l'aspect immédiatement visible des choses. Si aujourd'hui les philosophes, les herméneutes, les écrivains, les scientifiques continuent de rêver, c'est qu'un jour, un hurluberlu a perdu du temps en se laissant aller à la contemplation des étoiles.

 Il n'existe pas de merveille plus incroyable que celle qui est sous notre nez depuis toujours.
Cette merveille brille la nuit en de multiples joyaux blancs.

Les étoiles nous appellent à l'aventure et à la rêverie. Écoutez-les...

samedi 16 mai 2015

Rêveries entre amis au clair de Lune...

Fumée foisonnante, fumeroles fétides, flamme flamboyante et cendres grises...

C'est tout un bout d'enfer au goût de paradis qui s'offre à celui qui cède à la tentation de la fumée de tabac.
D'un naturel peu enclin à la curiosité gustative, je n'ai jamais été tenté de fumer la moindre cigarette, le moindre cigare, ni le moindre joint de cannabis.
Peut-être aurais-je dû... Sûrement m'en suis-je mieux porté ainsi.

Braises rougeoyantes, cendres arides, grises et fumée fétide...

Pourtant il y a de la poésie dans la consommation par le feu. Cette poésie destructrice qui fascine autant le pyromane que l'honnête amateur de feux de cheminées sagement domestiqués.
Il ne s'agit cependant que d'air. Du simple air porté à incandescence, et rien d'autre. Sa couleur habituellement rouge ou jaune vire au bleu à la base d'une bougie ou d'une allumette, et certains éléments chimiques peuvent faire verdir la flamme du briquet, tel une poudre de cheminette si chère à J.K. Rowling.

Fraîcheur frissonnante, fariboles entre amis et funeste fin d'un fond de verre...

Dans la froideur nocturne, la moindre braise de cigare paraît comme éclabousser d'écarlate les alentours, se voyant à des dizaines de mètres. Il est vrai que la cigarette et le cigare ont un charme inégalable dans leur façon de brûler. Sans doute aussi est-ce la perception hollywoodienne qui nous a été imposée à force.

Banales beuveries, bitures ? Balivernes. Beaux bavardages bidonnant autour d'une bière.

De même, l'alcool et moi ne sommes que de simples connaissances qui nous rendons poliment visite de temps à autres, pour les grandes occasions. Peut-être aurais-je dû me payer au moins une cuite dans ma vie, mais... Sans doute ai-je mieux fait ainsi.

Chamailleries avec un chat chapardeur, chipotages et chaleur humaine...

C'est tout un mystère que le comportement de mon chat envers mes amis. Tantôt intimidé, tantôt agressif. On dirait presque qu'il ressent leurs ondes de mâles alpha qui irradient dans chacun de leurs comportements. Des concentrés de testostérone et de virilité. Ce qui n'est pas toujours pour me mettre à l'aise...



Superbes silences, soudaines insinuations du sommeil dans la soirée...

Ces moments où la soirée se finit et où la fatigue commence à nous endormir les uns après les autres sont mes préférés. La rêverie n'en est que meilleure et plus puissante à l'odeur. Comme un parfum capiteux qui envoûte les sens jusqu'à ne plus reconnaître son chez soi, empreint d'un calme sourd...




Je dormirais bien, moi. Demain j'ai mon train à 11h.

Le chef a parlé. Demain est un autre jour, même si demain s'étend déjà sous nos pieds. Puisse la nuit être porteuse de nouvelles rêveries, plus profondes et précoces que les précédentes. Le sommeil est le premier pourvoyeur de pensées, après tout...
À présent, place au monde où l'incohérence est la plus cohérente, où le haut et le bas se confondent, où Icare triomphe, où se construisent de somptueux palaces enchantés toujours changeants.
Après la rêverie éveillée...


Place... Au sommeil !

mercredi 13 mai 2015

Senbonzakura...



Un monde entièrement plongé
Dans les ténèbres des enfers,
Personne n'entend les damnés.
Seul un Etat survit sur Terre.

Nation sous l'égide des Esprits
Ancestraux, chassant les démons,
Cultivant le thé, le soja et le riz,
À l'abri du mal dans leurs maisons.

Leurs arbres fleuris sous la Lune,
Aux pieds des étangs paisibles.
La mer devant les grandes dunes,
Le ciel résonne de tous les possibles.

Un millier de cerisiers de nuit,
Noirceur des mondes éternels,
Ancienne et sage cosmologie.
C'est un moment solennel !

Il y a un fastueux banquet
Réunissant tout un monde
Derrière des barreaux d'acier,
Où toutes les âmes fondent.

Réunis en une grande assemblée,
Les démons et spectres festoient
D'âmes, de corps, avec gaieté,
Voici ce qui advient aux damnés.

Les flammes crépitent sous Terre.
Le magma bouillonne lentement.
Un lieu étouffant, sans aucun air.
Le sous-sol est mille gémissements.

Un millier de cerisiers de nuit,
Noirceur des mondes éternels,
Ancienne et sage cosmologie.
C'est un moment dur et cruel !

Un monde entièrement plongé
Dans les ténèbres des enfers.
Une seule terre viable et sacrée,
Voilà le début d'une autre ère.

Poussent de beaux cerisiers,
Repoussant les esprits malins.
Un peuple simple et cultivé.
Sous la Lune pointe demain.

Nation sous l'égide des Esprits,
Protecteurs du peuple Saint.
Cultivant la terre, ils en rient.
Le bonheur n'est ici pas vain.

Un millier de cerisiers de nuit,
Grandeur des mondes éternels,
Ancienne et sage cosmologie.
C'est le moment d'une ritournelle  !

Il y a un sinistre banquet en bas
Interrompu par les rayons du soleil.
Les âmes s'envolent loin de là.
La liberté est vraiment sans pareille.

Les cerises tombent toutes au sol,
Les damnés s'envolent au ciel.
Les démons ont enfin tenu parole,
La Terre est jonchée de leurs ailes.

La Lune et le soleil les éclairent.
Ils acceptent un simple repas
De cerises et de riz sur Terre.
Enfin, ils éclatent d'une grande joie.

Un millier de cerisiers de nuit,
Splendeur des mondes éternels,
Ancienne et sage cosmologie.
C'est un grand repas cérémoniel  !

dimanche 10 mai 2015

Les Pluies de Castamere...



Voici l'histoire des Pluies de Castamere !
L'histoire sombre du Tarbeck
Des pluies ravageuses et des Lannisters
De Castral Roc, seigneurs de l'Ouest
Mais ridicules, dirigés par un faible
Sous la coupelle d'une femme
Vêtue de rouge, aux lèvres rouges
Démoniaque ensorceleuse
Venue d'Ashaï-lès-Ombres

Tytos, Lord de Castral Roc
Son fils Tywin, envoyé aux terres de l'Orage
Le Tarbeck Lord, sa femme et
Le seigneur de Castamere
Vassaux rétifs à la foi
Dissidente de leur seigneur.
Et de nombreuses épées,
Voici donc que s'ouvre la geste !

Lors ! Vint le Tarbeck Lord,
 À Castral Roc, narguant
Son suzerain, Tytos le Faible
Le houspillant, le conjurant
De renier son Maître de lumière,
 Car la nuit est sombre et pleine de terreurs.

Lors ! Lord Tytos ne sut que dire
Reniant à demi-mot
 Son Maître de Lumière
Menaçant piteusement le félon, trébucha
 À ses pieds sous les éclats de rire
De son cruel vassal.

Lord Tytos, par votre incurie 
Les terres de l'Ouest
N'inspirent que pitié 
Et rires à nos ennemis !
Lord gueux, Lord pleutre,
 Lord tourne-casaque,
C'est là ma vérité vraie
Pliez devant elle, pliez devant la seule Foi
Celle des hommes d'honneur,
Ou que coulent l'écarlate et l'or !

Ainsi il parla, et ainsi il parla, 
Ce seigneur de Tarbeck
Et ses armées brillaient de mille feux 
À l'horizon du Lion d'or.
Et pas un Lannister pour lui tenir tête.

Oui, ses armées brillaient de mille feux
À l'horizon du Lion d'or.
Et pas âme qui vive pour l'affronter.

Se leva Lord Tywin, 
Revenu des terres de l'Orage,
Accompagné de milliers d'épées,
Haches et masses, trébuchets, catapultes,
Balistes et feux grégeois,
Amis et vassaux fidèles
Et les armées du jeune Lion d'or.
Prit le Lord Tarbeck,
Le passa aux fers.
Captif des geôles de Castral Roc
Par la clémence de Lord Tytos le Petit.

Trois Lions Lannisters retenus 
Par Lady Tarbeck la vile
Échangés contre son mari félon 
Voilà, mes amis, ainsi 
Comment les pluies déferlèrent
À Castral Roc, aride terre noyée
Du sang des plus nobles lions.

Ainsi il tua, et ainsi il tua, 
Ce seigneur de Castamere
Et ses armées apportaient 
Avec elles la noire destinée
Et pas un Lannister pour se dérober

Oui ainsi il tua, et ainsi il tua, 
Ce seigneur de Castamere
Mais ses armées subissaient 
Aussi la noire destinée
Et pas un Lannister pour les épargner.

Acculé par ses suzerains trahis
Trahi par ses armées épuisées
Lord Tarbeck finit au bout d'une pique
Lui et toute sa maisonnée.
Acculée par ses suzerains trahis,
Trahie par ses chevaliers
La maisonnée Tarbeck, 
Jetée aux viles corneilles.
Mortelle fatalité
Des traîtres au Lion d'or.

Seul le seigneur de Castamere restait, pleurait.
Seul ce seigneur restait, fier, inflexible.
Attendit Lord Tywin aux portes de sa tanière
Et face à cent trébuchets armés
Tint ce discours au jeune Lion, impassible :




Et qui êtes-vous, dit le fier seigneur,
Pour que je doive m'incliner si bas ?
Rien qu'un chat d'une autre fourrure,
Et voilà ma vérité vraie.
Fourré d'or ou fourré de rouge,
Un lion, messire, a toujours des griffes,
Et les miennes sont aussi longues et acérées
Qu'acérées et longues les vôtres."
 

Ainsi il parla, et ainsi il parla,
Ce seigneur de Castamere,
Mais les pluies pleurent en sa tanière,
Et plus personne ne l'entend.
Oui, les pluies pleurent en sa tanière,
Et nulle âme ne l'entend plus.




Ainsi il parla, et ainsi il parla,
Ce seigneur de Castamere,
Mais les pluies pleurent en sa tanière,
Et plus personne ne l'entend.
Oui, les pluies pleurent en sa tanière
Et nulle âme ne l'entend plus.








[NdTonton Gilles : Les connaisseurs auront bien entendu noté que les trois dernières strophes ne sont pas de moi, mais bien de George R.R. Martin lui-même, étant la seule partie des Pluies de Castamere que nous possédions à l'heure actuelle en version officielle.
Je les restitue telles qu'on peut les traduire sans trop trahir, je l'espère, la teneur du texte original. J'ajoute toutefois qu'autant dans ma partie que dans celle de George R.R. Martin, le jeu de mots Reynes/rains ne marche pas en français, mais c'est bien ce jeu de mots qu'il faut entendre quand apparaît le mot "pluies".]

mardi 5 mai 2015

L'appel du gardien minéral...



Le chien hurle ses maîtres, le chien aboie ses amis
Seul, délaissé par le prêtre, abandonné et sans vie.
Les échos de la pierre taillée résonnent de son appel
Seuls la liturgie lui répondait, et les oraisons et le gel !
Au cœur du sombre hiver, ce dernier l'abîmait, cruel...
Alors que se meurt le hère qui dans la pierre se mêle.
Son cœur bat, il bondit ! Son cœur s'arrête, il se fige !
Petit à petit voilà qu'il se vit tel une feuille sans tige.



À la pleine Lune
Le chien garde le temple
Aboiements de roc

L'orage gronde au loin
Le chien pleure sa vie


vendredi 1 mai 2015

Noires ailes, noires nouvelles...


Noires ailes, noires nouvelles...
Ils étaient des dizaines... Que dis-je ? Des centaines, perchés sur les sommets du septuaire. Le Mestre de la cité, assailli sous les messages funestes et les fientes d'oiseaux était enfermé dans le presbytère, lisant au Stark et à Monsieur le Septon les sombres missives venues d'au-delà du Mur et de tout le Nord.
De partout les morts s'étaient réveillés, de partout les vivants tombaient. Le Mur s'était effondré d'un coup, d'un seul, un son terrible comme la clameur d'un millier de géants se levant. Et puis il n'était plus rien. Le Lord Commandant de la Garde de Nuit en personne quémandait l'aide du Lord du Nord et du Roi Aerys II Targaryen contre cette invasion que nul ne semblait pouvoir arrêter.
Les derniers sauvages d'au-delà du Mur du Nord s'étaient dispersés par-delà le Don et le Neuf Don, saccageant les fermes et les villages, tuant et pillant, s'effondrant de fatigue pour revenir en morts-vivants aux yeux d'un bleu glacé.

Nul ne sait qui trouva la Corne de Joramun ni comment il fut possible de la retrouver, perdue dans l'Hiver éternel. Mais quelqu'un, quelque part à portée du Mur, réveilla les géants et ébranla jusqu'aux fondations du Mur d'un souffle formidable.

Les ailes noires ne cessaient d'affluer. Les Frey du Pont étaient à présent sous l'assaut des derniers Sauvageons et des premiers morts-vivants... Les Stark, prisonniers de leur forteresse embourbée, continuèrent à converser avec le Mestre et le Septon. L'aide des Sept n'aboutit à rien. Les anciens dieux restaient muets. Pire encore, les arbres-cœur semblaient se dessécher et mourir.
Loin au sud, à Port-Réal, Aerys Le Fol semblait sourd à leurs suppliques... Et l'avancée des Autres s'accentuait d'heure en heure.

Ainsi ils parlèrent, et ainsi ils parlèrent, ce Stark de Winterfell, ce Septon et ce Mestre.
Mais à présent la pluie pleut sur les ruines de Château Noir.
Et personne pour l'entendre tomber. 
Oui, à présent, la pluie tombe sur les ruines de Château Noir.
Et aucune âme qui vive pour entendre les lamentations des morts.