samedi 28 octobre 2017

Jumeaux ectoplasmiques...


Quelle gare fantomatique...

En cette soirée de début octobre, il n'y a pas un chat dans la gare d'Alençon. Pourtant quelques trains sont encore attendus.
R.G. et moi-même sommes en chasse photographique; des photos de nuit au trépied, voilà notre but de cette soirée.
Mon ami semble encore s'activer sur le quai n°3. Depuis le quai n°1, je décide de le rejoindre et de pratiquer quelques photos à cet endroit.
Grimpant en vitesse l'escalier menant à la passerelle, j'ai à peine le temps de commencer ma descente vers les quais n°2 et n°3 que j'entr'aperçois R.G. prenant l'ascenseur pour remonter... Puis me rattraper en descendant lui aussi l'escalier. Il souhaitait initialement me rejoindre à mon emplacement antérieur. C'en est presque cocasse.

Peu m'importe. Je m'installe bien confortablement entre les deux quais, dans une symétrie presque absolue. Deux de ces bancs anti-SDF sont au premier plan. Je tente une première photo. Il manque une présence.
Le second déclenchement me voit accourir au banc de gauche. Convaincu, je tente le doublé gagnant.




Pendant ce temps-là, R.G me photographie en train de me photographier...

mardi 24 octobre 2017

Au cœur des lumières égarées...


Ce soir est un grand soir.
Bien que la nuit soit tombée il y a maintenant deux bonnes heures, ni R.G. ni moi n'avons pour projet de rentrer. Bien au contraire. Partis voilà trente minutes de mon appartement avec nos équipements photographiques, - appareils photos, trépieds, batteries de secours, chiffonnette en microfibre - nous nous sommes mis en quête de photos de nuit.
La photo de nuit est un exercice difficile pour moi. Non point pour la technique, relativement aisée, plutôt pour la peur d'affronter mes propres angoisses, toujours promptes à ressortir au coucher du soleil. Heureusement, R.G. est là ; sa proposition tombe à pic. Sans lui, je n'aurais probablement pas osé franchir le pas.

La gare n'est guère éloignée de mon appartement. Nous décidons donc de faire une première série d'images sur la passerelle qui la surplombe.
Une délicate bruine commence à poindre. Les gouttelettes d'eau tombant sur nos objectifs font de bien dispensables flares avec les lueurs électriques de l'endroit.
Nous décidons de quitter la gare, mais une idée retient soudain mon ami.
Le hall d'accueil et d'attente est fermé, mais les portes vitrées rendent toujours possible une photo de cet étrange décor graphique, fait de lignes, de lumières métalliques et de reflets sur le sol de pierre lisse.

Pendant de longues minutes, je regarde R.G. faire. Je n'ose pas trop l'imiter. Il est d'ailleurs bon de préciser que R.G. n'aime pas tellement que je tente les mêmes prises de vues que lui. La frustration de se voir échouer là où un banal imitateur à vingt centimètres de distance réussit mieux peut aisément se comprendre.

Mais cela ne signifie pas que l'imitateur que je suis réussisse généralement mieux que lui; bien au contraire, nous avons chacun notre caractère, nos méthodes et notre ressenti, créant toujours un décalage dans l'appréciation des sujets et leur choix. Un sujet de R.G. n'est pas un sujet que je puisse souvent mieux réussir que lui.

Après quelques tergiversations, je consens néanmoins timidement à installer mon trépied et mon appareil. Quelques faibles protestations de mon ami, vite remplacées par une invitation de sa part à essayer malgré tout, se font entendre pour le principe. Nous savons tous deux que, même s'il ne goûte pas trop le plaisir d'être imité, il ne peut jamais me refuser une tentative de le concurrencer.
J'ai parfois honte de profiter ainsi de sa solidarité.

Concurrencer ? Quel mot ingrat. J'essaie toujours de l'imiter par admiration pour son regard, espérant ainsi apprendre son art à son contact. L'égaler ou le dépasser n'est pas mon propos. Nous sommes amis.


L'ambiance dans ce hall est presque fantomatique. Je tente en vitesse deux clichés. S'ils sont ratés, j'aurai au moins la satisfaction de me dire que force reste à R.G. S'ils sont réussis, je pourrais me dire que j'ai bien fait.


Un rapide coup d’œil sur l'écran de prévisualisation me fait douter...


... Devant quelle étrange gare sommes-nous ?

vendredi 20 octobre 2017

Infinies flâneries en bonne compagnie...


R.G.

Deux lettres qui semblent familières à qui suit ce blog.
R.G. est mon ami depuis quatorze ans. Depuis mes quatorze ans aussi, d'ailleurs.

En cette grise journée de début octobre, il a été convenu entre nous qu'il était temps de passer une journée ensemble. Ensemble, nous le sommes depuis midi et ensemble nous resterons jusqu'à 22h.

Une fois n'est pas coutume, R.G. a enfin obtenu que je change mes habitudes et dévie de mes traditionnels circuits de marche en ville. Ce n'est pourtant pas en des lieux inconnus que R.G. m'emmène, mais simplement des lieux moins urbains, moins fréquentés d'Alençon... Sauf par les propriétaires de chiens, ces derniers étant de très efficaces repoussoirs à Tontons Gilles.

C'est aux abords du collège Racine que nos détours nous conduisent. En face du gymnase Louvrier jouxtant une sortie secondaire dudit collège, se situe un bien joli étang.

L'air n'est ni chaud ni froid. Il est juste humide. Pourtant nous sommes bien en automne : la couleur des feuilles des arbres nous l'indique, tout comme leur étalement sur le sol, dans les hautes herbes et même dans les airs.
Cet étang est un coin de paix quand il ne se trouve pas de maître qui fasse jouer son toutou à "rapporte la baballe", activité que ma phobie et moi désapprouvons vigoureusement à moins de cent pas de mon espace vital.

La chance semble nous sourire; alors que nous entrons dans ce petit espace vert à travers les interstices des haies qui l'entourent, nous n'entendons aucun bruit canin, ni humain, ni ne percevons le moindre mouvement alentour.
Tout au plus percevons-nous le bruit exécrable de ces chariots à essence qui circulent à vive allure non loin... Ainsi que l'agressive mélodie d'un taille-haie non loin.

La mare s'étend devant nous.
Alors que j'avise une petite jetée de béton devant nous, R.G. s'empresse de s'asseoir sans un mot sur son bord.



Pourquoi R.G. est-il mon ami, encore et toujours, après tout ce temps ?
Parce qu'il a notamment l'art de comprendre mes intentions avant même que je ne les formule dans ma tête. Cette image sera la première d'une petite série que je m'empresserai de conserver le lendemain matin.



Il est à présent grand temps de s'attarder en ces lieux...

lundi 16 octobre 2017

Au soleil de septembre...



Quelle chaleur !

Septembre n'en finit pas de tergiverser. Les pluies affrontent les moments estivaux, les feuilles tombant au sol concurrencent le verdoiement féroce de nombreux arbres et le promeneur ne sait donc plus comment s'habiller...

En vérité, R.G. et moi n'y sommes pas les plus sensibles. Lui se moque bien de ces ridicules convenances qu'on nomme "adaptation de la tenue à la météo du moment" et aime porter des sweat-shirts en plein été par presque 30°C à l'ombre. Moi, mon indécision sur la tenue à adopter est généralement tranchée en faveur des tenues les plus estivales... Que voulez-vous, je ne suis guère frileux.

C'est ainsi qu'un spectacle aussi saugrenu que la météo du mois s'offre à nous, place du Champ Perrier : la boule décorative de Noël installée en décembre 2016 et démontée début janvier de cette année est de retour, en plein septembre, à plus de trois mois de son prochain démontage, alors que l'été indien semble nous faire signe et que le soleil brille encore haut dans le ciel.


Mon ami s'allonge sur un banc pour lire.


...Quant à moi, que puis-je faire ?

dimanche 8 octobre 2017

Une obturation bien obtuse...


R.G. et moi-même rions.
Nous rions, mais le coeur n'y est pas.
R.G est mon compagnon de photographie préféré; son oeil acéré voit tant de choses que je ne vois pas. En résultent des images toujours très différentes des miennes, même à partir d'un seul et même sujet pris en même temps.
Aussi, la panne soudaine de son appareil, au début de notre balade, n'a pas de quoi nous réjouir.

Il est vrai que dans notre monde capitaliste, l'obsolescence organisée est un vrai problème, aussi bien pour ce qui est de la mode que pour ce qui est de produits censés être pérennes vu le prix déboursé.
Nos appareils photos ont une durée de vie limitée. Pourtant nos deux reflex font partie de cette gamme "expert" qui leur confère une durée de vie quatre fois plus importante que celle des modèles d'entrée de gamme.

Hélas ! Cent fois hélas ! Que ce soit par obsolescence organisée ou par la simple et cruelle action des lois de la physique, nos boîtiers ont la vie dure en notre possession. En celle de R.G. tout particulièrement, lui qui a longtemps pratiqué une photo tous-terrains, par tous les temps, dans toutes les positions les plus acrobatiques possibles, au mépris des risques.
Comme si cela ne suffisait pas, il est aussi de cette espèce de photographes qui, après avoir pris l'habitude de la rafale à haute vitesse dans le cadre de la photo ornithologique, a du mal à déclencher au coup par coup, quitte à ne faire qu'une seule prise de vue d'un sujet.
Cela aussi fatigue l'appareil. Au bout d'un moment son niveau d'usure s'en ressent.

Tout de même,  cela correspondrait au total à quatre fois plus de déclenchements de sa part que de la mienne, pour un temps seulement deux fois plus long... me dis-je, tandis que mon ami m'avise d'ombres intéressantes...
Au fond de mon coeur, j'espère qu'il n'a pas dépassé la garantie du nombre de cycles d'obturation.

Le bruit de mon déclencheur me semble plus triste à cette idée...

mercredi 4 octobre 2017

La rue des Carreaux...


Cette ruelle, tous les Alençonnais la connaissent. En effet, c'est dans cette ruelle que débouchent les sorties des salles du cinéma les 4 Normandy... "Que débouchaient", devrais-je dire; le cinéma ayant déménagé dans de nouveaux locaux en périphérie de la ville, ses anciens locaux sont à présent désaffectés. Une nouvelle enseigne quittant le centre-ville pour des endroits plus accessibles financièrement, au prix d'une désertion de plus en plus marquée du centre-ville par les commerces.

Cette ruelle n'est, il faut le dire, pas idéalement située pour attirer l'oeil. Coincée entre la Place du Palais et la Grande Rue, entre l'ancien cinéma et un opticien, elle ne paie, de plus, pas vraiment de mine, avec son étroitesse et son apparence plutôt glauque, apparence renforcée par la hauteur des bâtiments qui l'entourent, rendant souvent cette ruelle sombre et plus humide que le reste du centre-ville.

Comble de malchance, cet endroit n'est fréquenté que par de rares piétons; aucune enseigne n'y a son entrée et la seule ouverture de commerce qu'on y constate est la sortie de l'ancien cinéma. Pas de quoi attirer le curieux, le badaud ou le touriste qui y verra dans la journée un passage sale et dans la nuit un potentiel coup-gorge de série B.

Pourtant, en cette journée de septembre, R.G et moi nous y arrêtons; les récentes pluies ont évidemment détrempé le sol de ce coin sombre, où l'humidité stagnante donne quelques reflets intéressants à l'endroit.
Armé de mon grand-angulaire, prêté pour l'occasion, mon ami tente quelques photos.
Quant à moi, je m'essaie vite fait à l'exercice, entendant mon ami pester, sans trop y croire. Deux photos seulement me suffiront.
Après tout, ce n'est pas un endroit très attirant. Très peu photogénique, a priori...

Pourtant...

dimanche 1 octobre 2017

Ambiances au Café du Théâtre...


Le Café du Théâtre est un de ces endroits plaisants à fréquenter, un de ces bistrots à l'ambiance quelque peu old school, où plane encore l'esprit des bars qui emplissaient la France dans les années 60.

R.G. et moi-même y avons établi, ce jour-là, notre quartier général l'espace d'une heure. Mes parents nous y avaient rejoint par hasard... Puis étaient repartis.
La météo de ce début septembre est à la hauteur de la tristesse d'un grand nombre de nos concitoyens à reprendre le travail après de belles vacances : sombre et parfois pluvieuse.

Pourtant, en cet instant, un rayon de soleil perce à travers les cumulus d'un gris sombre. Depuis la terrasse, celui-ci frappe l'entrée du bar et les tabourets près du comptoir.
Je n'ai pas de temps à perdre. Vite !


*Clic clac*