mardi 9 décembre 2014

Au bord de l'Étang...

Aux abords de l’Étang, un vieil homme avançait dans son chariot. Ce n'était pas un vieillard édenté, sec, chauve et paysan, pas plus qu'un vieillard boursouflé de suffisance, de graisse chèrement acquise, d'argent et de mépris pour les petites gens. C'était un vieil homme barbu, emmitouflé dans une robe grisâtre délavée, portant un chapeau pointu d'un bleu presque aussi gris que sa tenue et une longue barbe blanche, ce qui en ces lieux familiers impliquait force feux d'artifices et visites impromptues chez monsieur Bessac.
D'où il venait, nul ne le savait de ce côté de l’Étang. Certains l'appelaient "le trouble-paix", d'autres "le sorcier" et d'autres encore "le magicien". Ses amis, quant à eux, l'appelaient Gandalf.
Ah, Gandalf ! Si vous saviez tout ce que j'ai entendu dire à son sujet depuis que circulent des histoires, vous n'en croiriez sans doute pas le dixième, et je ne connais pourtant qu'un dixième des histoires qui le concernent, et toutes sont vraies !
Car oui, Gandalf est sans conteste un aventurier, un magicien, un sorcier, et un homme peu fréquentable pour les bonnes gens de ce côté de l’Étang. Ce vieux mage était tout à fait le genre de personnage inattendu et inapprécié de tous les notables qui ne souhaitent qu'être à l'heure pour le dîner chez monsieur le Maire ou à la réception tant attendue pour l'anniversaire de Monsieur et Monsieur Bessac, cousins et oncle et neveu à la fois.
C'est justement chez monsieur Bessac cousin et oncle du second Bessac - un certain Frodon - que Gandalf s'en allait tranquillement en chariot, un chariot synonyme comme je vous l'ai déjà fort à propos signifié, de feux d'artifices de toute beauté ; des fusées en étoiles vertes ou bleu éclaté, des tonnerres d'averses d'or et d'argent, des pluies de fleurs descendant et plus encore comme le chantaient les jeunes enfants dissipés de cet aimable pays.
En effet, Monsieur Bessac était publiquement l'ami de ce vieillard grisonnant, une honte selon l'avis commun de la population qui ne comprenait guère comment famille naguère si prestigieuse que les Bessac de Cul-de-Sac pouvaient être tombés si bas à fréquenter des voyageurs, des magiciens, des Nains, et pourquoi pas des Elfes ?
Mais j'en ai certainement beaucoup trop dit à présent. Il est temps pour le conteur de laisser place à son conte.
Voici donc l'histoire d'une réception depuis longtemps attendue...

1 commentaire:

  1. En préambule apocryphe au Seigneur des Anneaux... C'est vrai que la campagne de Tolkien ressemble à la nôtre.

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