jeudi 28 juillet 2016

dimanche 24 juillet 2016

Humide Normandie...


Humide, ma Normandie ?

Oui, effectivement, la Normandie est une terre plutôt humide comparée à la Provence ou même au Bordelais.
Pourtant c'est de cette humidité dont la Normandie se sert pour parfaire sa grande beauté. Car, s'il est vrai qu'on ne trouve pas de ciels aussi bleus qu'en Provence, de blanc si lumineux qu'au sommet des Alpes, de rouges plus profonds que dans les plus grands vins de Bordeaux et de noirs plus parfaits que dans les profondeurs les plus reculées des anciennes mines de charbon du Nord, il est tout aussi vrai que le vert le plus puissant se rencontre en Normandie.
Ce n'était qu'encore plus vrai au printemps dernier, alors que chaque journée de beau temps se payait immédiatement par un temps orageux un jour ou deux plus tard. Les quantités d'eau qui tombent du ciel de cette verte Normandie en période d'orage ont même inspiré à ses habitants un terme tout à fait original pour les décrire : "la renapée", à prononcer "r'nâpé" avec l'accent du coin.
La renapée c'est ce déluge qui gorge les terres normandes jusqu'à ce qu'elle soit imbibée à la surface, certes, mais c'est aussi par extension la cuite d'anthologie que les anciens Normands se payaient, tout comme la "saucée" qui désigne à la fois la pluie diluvienne et la trop grande consommation d'eau de vie.
La Normandie a aussi un mot spécifique pour désigner le brouillard qu'on rencontre au petit matin dans les bois, forêts et villages, ce brouillard si épais qu'on n'y voit pas à trente mètres, à dix mètres voire à trois mètres : "le broe", (à prononcer "brô") dont l'origine est certainement proche de "brume".

Mais le terme normand sans doute le plus cocasse de ce petit florilège que nous a inspiré une météo pas toujours clémente, c'est "y r'pleut".
"Y r'pleut" est une expression que tout Normand connaît et utilise fort à propos quand... Il pleut.
En Normandie, il ne pleut jamais. Y r'pleut. Comprenez par là "il re-pleut". Car bien évidemment, ici, il n'existe qu'une seule météo allant de soi : celle qui mouille et qui fait la fête à la grenouille. S'il s'est arrêté de pleuvoir c'est que ça ne va pas tarder à recommencer. C'est en quelque sorte l'application littérale et ancestrale de la Loi de Murphy dans le langage local : S'il ne pleut pas, c'est qu'il ne va pas tarder à pleuvoir. S'il pleut, c'est qu'il ne va pas tarder à pleuvoir encore plus fort., pourrait-on résumer.


Alors, certes, la Normandie est une région humide. Mais même sous des trombes d'eau, même durant le Déluge, une chose caractérise les Normands que nous sommes : nous ne manquons ni de locutions relatives à la pluie ni d'un certain sens de la dérision. De même qu'en Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour, en Normandie, il ne pleut jamais...


...Y r'pleut !



mercredi 20 juillet 2016

Xylocopa Violacea...


De pourpre sombre et de sable,
Malgré son grand bourdonnement,
Cet insecte n'est pas ami du Diable.

Ami de tous les bons jardiniers,
Beauté aux multiples chatoiements,
Le xylocope mérite d'être choyé.

Il n'est qu'une grosse abeille solitaire,
Et pourtant avant tout un vrai bijou.
Ses origines sont un épais mystère,
Son rôle auprès des fleurs, un joug.

Aimons cette grosse abeille solidaire !
Elle, qui, remontant depuis l'Anjou
En Normandie est devenue locataire
De poutres de chêne et de bois d'acajou...

samedi 16 juillet 2016

Gloire à l'Impérium !

[Note de Tonton Gilles : Il est des jours où le désenchantement nous saisit à la figure, des jours où même le rêve semble impossible. Bien que ce billet présent ne soit pas des plus enchanteurs, ni des plus féeriques, il me paraît bon de maintenir sa publication. Lorsque par ailleurs la France se rassemble pour pleurer, la meilleure chose que je sache faire reste encore d'écrire et de rêver. Ceci est certes un cauchemar de Tonton Poil, mais bien éloigné du cauchemar que nous avons vécu récemment. Les fans de Warhammer 40 000 et de Dune comprendront mieux que d'autres l'inspiration de ce billet. Toutefois, ce billet est une fantaisie totale. Profitez-en. Rêvez, mes amis. Rêvez car sans rêve, nous sombrerions dans le désespoir...]


Bienvenue, mesdames et messieurs, au château de Chambord, dernière résidence du plus illustre des empereurs-dieux de France - je parle bien sûr d'Olivier XII dit le Fol - et sans doute du plus mégalomane de la dynastie des empereurs-dieux.
Avant que nous commencions la visite, peut-être un petit tour d'horizon de vos connaissances sur ce mythique empereur-dieu serait intéressant ? Alors ? Que savez-vous d'Olivier le Fol ?

On raconte qu'il aimait chasser des hérétiques dans le parc et que ces derniers servaient de festin dans des orgies ?

Bon, nous commençons par un de ces magnifiques clichés sur Olivier XII, tels qu'Internet nous a repus ces vingt dernières années. Non, messieurs : Olivier XII était certes cruel, mais pas à ce point. D'abord nous savons de source sûre qu'il abhorrait la chasse. Tous les historiens sont d'accord sur ce point. Ensuite, le château de Chambord a toujours été vide d'hérétiques. Comme tout empereur-dieu qui se respecte, celui-ci pourfendait les hérétiques sur toutes les planètes de l'Empire humain, mais à aucun moment il n'aurait justifié la torture, le sadisme et la cruauté envers ces êtres déviants, certes, mais  humains malgré tout. Cette légende vient peut-être de la proximité du centre de redressement des déviants sis à Amboise, mais pour autant que nous le sachions, aucun hérétique n'y a jamais été rééduqué pour la gloire de l'Impérium.

Est-il vrai qu'il est mort noyé dans une gigantesque cuve d'or liquide ? On prétend qu'elle serait toujours ici, quelque part dans les sous-sols...

C'est une question intéressante et qui va nous permettre de démarrer la visite dans de bonnes conditions : nous allons donc explorer les sous-sols du château dès maintenant. Pour la petite anecdote, l'empereur-dieu Olivier XII est mort d'une manière originale puisqu'il a succombé à l'extase que lui a provoqué le dîner donné en l'honneur de la plus décisive victoire de son règne contre les forces du Chaos, la fameuse bataille de Proxima III du Serpentaire.

Et concernant la Bête qui rôde dans le parc de Chambord ? On dit que cette bête revient à chaque pleine lune sous une forme différente ?

Il n'y a aucune bête qui rôde dans le parc, soyez-en sûrs... Nos meilleurs Space Marines y patrouillent constamment, vous pouvez être tranquilles.

Oui mais, il paraît que cette Bête a encore frappé ce matin, c'est ce qu'on raconte au...

Il n'y a PAS de BÊTE dans le parc, vous dis-je !

Mais...

Oui ! Tout à fait, haha ! En effet, qui pourrait croire en de pareilles sornettes, je vous le demande ?!
Et maintenant taisez-vous, vous ne voyez pas la patrouille à votre droite ?

mardi 12 juillet 2016

Canicule...


A l'ombre des bourgeons,
Une fourmi assoiffée.
Midi a sonné.

Que fait Amaterasu ?
Ma viande n'est pas encore cuite !


vendredi 8 juillet 2016

Triclopie...


Mestre ! Mestre ! Mestre Gilles ! Regardez cela !
Le jeune apprenti de Mestre Gilles était de ces jeunes garçons toujours la tête en l'air ou au ras du sol, prompt à la rêverie et à l'insouciance. Pourtant, c'était aussi un jeune homme emprunt de mysticisme et de symbolisme, un de ces acolytes de la Citadelle qui espéraient bien obtenir leur maillon d'acier valyrien. Et le ton de sa voix le disait clairement : ce qu'il voyait à ses pieds devait être un mauvais présage.

En effet, étendue au sol, sur un reste de bitume et de graviers coulé par accident, se voyait une corneille. Morte.

Mestre Gilles, je vous l'avais dit ! La fin de notre ère approche ! Il faut en avertir d'urgence le roi et la famille Lannister !
Jehan, l'apprenti, commença alors à se répandre en prophéties toutes plus obscures les unes que les autres, à les décortiquer avec passion et méthode, ce qui avait le don d'énerver passablement Mestre Gilles.
Jehan, mon jeune ami. Ceci n'est qu'une corneille, rien de plus. Il meurt des corneilles tous les jours, et fatalement l'une d'elles finit par s'écraser sur le sol d'un lieu habité. Rien de surnaturel à cela. Ou alors, montre-moi ce surnaturel que tu imagines tant sans pouvoir le prouver. Tes élucubrations sont aussi déraisonnables qu'une corneille triclope !


Le jeune acolyte de la Citadelle semblait ne rien comprendre aux subtiles explications de son maître; Mestre Gilles commençait à perdre patience.
Mais... Mestre ?

Mestre Gilles le regarda avec un mélange de pitié et d'agacement dans les yeux et soupira fortement.
Quoi encore ? Qu'y a-t-il ? Tu lui as trouvé une puce à huit pattes ?

Jehan le regarda d'un air suppliant et presque pathétique, comme un enfant qui tenterait de faire entendre raison à son père...
Mestre, regardez enfin ! J'essaie de vous le dire depuis tout à l'heure...


Mestre Gilles prit un bâton et retourna le corps de la corneille; un frisson d'effroi lui parcourut l'échine.




Aucun conte, aucune légende ne pouvait dire vrai, d'après le scepticisme forcené de Mestre Gilles. Aucune créature ne pouvait ressembler à celle-ci, en vérité aucune créature de cette apparence ne pouvait exister... Là, au beau milieu du front de la corneille, il y avait un troisième œil qui le fixait et le suivait du regard...

lundi 4 juillet 2016

La beauté du Petit Monde...


L'abeille, le frelon, le bourdon... Tels sont les hyménoptères que je me suis surpris à photographier un beau jour de juin.
Étonnant en effet, pour celui qui, comme beaucoup, craint de manière totalement irrationnelle la piqûre de ces paisibles arthropodes.
Car oui, le frelon européen lui-même (pourtant bien plus agressif que le frelon asiatique) peut se laisser photographier sans broncher.
Les hyménoptères (ainsi que certains diptères -certaines mouches- adeptes du déguisement) souffrent tout particulièrement d'une mauvaise réputation, même à l'aune de la réputation des insectes, pourtant déjà peu reluisante.
Les insectes seraient sales, dégoûtants, ils grouilleraient et attaqueraient l'honnête campeur et son repas...
S'il est vrai que les insectes ne sont guère les animaux les plus subtils de la planète, ils n'en sont pour autant pas si stupides qu'on le croit. Observez les ruches des abeilles, les nids de frelon, les termitières... Observez les amphores de la guêpe potière, la subtile organisation des fourmilières...
Il y a du génie dans le monde des insectes, ce génie si particulier qu'on appelle "évolution naturelle" et qui, depuis des millions et des millions d'années, fait de ce microcosmos un univers à part entière.
Peut-être vous aussi, craignez les insectes, peut-être même craignez-vous tout particulièrement les insectes volants... C'est certes une peur irrationnelle, mais nous ne choisissons pas nos frayeurs.
Toutefois, prenez un instant pour observer un bourdon, une abeille, une cétoine dorée ou même un frelon posé sur une fleur. Et vous verrez que même ce petit monde si "grouillant", si "sale" et si "dégoûtant" est capable de beauté voire d'une certaine forme de naïveté.

Et si vous avez vraiment trop peur, essayez de mettre un appareil photo entre vous et l'insecte susnommé. Peut-être verrez-vous ainsi les insectes d'un autre œil. Intéressez-vous au monde insectoïde, demandez à plus savant que vous de vous enseigner la différence entre tels et tels insectes... Car la connaissance est le premier pas vers la compréhension et, peut-être, vers la victoire contre cette peur si irrationnelle et si préjudiciable, cette peur d'une nature certes sauvage et indisciplinée, mais absolument pas malveillante... Bien au contraire !

vendredi 1 juillet 2016

Ga Bu Zo Meu !


C'était il y a très, très, très longtemps. En ce temps-là, il y avait le ciel. A droite du ciel, il y avait la planète Shadok. Elle n'avait pas de forme spéciale, ou plutôt elle changeait de forme.

Cela ne vous rappelle-t-il rien ? Les moins de cinquante ans sont fort peu nombreux à connaître la référence d'une des séries les plus incorrectes du temps de l'ORTF. Les Shadoks. Des bêtes ressemblant à des oiseaux, avec un bec, des longues pattes et des ailes ridiculement minuscules, au caractère bien trempé et au QI déficient (pour ne pas dire que les Shadoks étaient méchants et idiots).

Mais si ! Vous le savez bien ! Ces créatures dont certaines maximes sont entrées dans la légende, comme : Dans la marine, on ne fait pas grand chose, mais on le fait de bonne heure !
Ou encore : Mieux vaut pomper alors qu'il ne se passe rien plutôt que risquer que quelque chose de plus grave se produise en ne pompant pas !

Oui. Vous les voyez, à présent ? Ce dessin animé dont le narrateur n'était personne d'autre que Claude Piéplu !
Peut-être voyez-vous à présent le lien avec la photo de ce billet ?
Car non, les Shadoks ne sont pas morts. Ils ont survécu à leur créateur.

Quelque part entre les dimensions, un trou de ver (ou pont d'Einstein-Rosen pour les intimes) est apparu entre la planète Shadok et notre bonne ville d'Alençon. Voyez-en ces œufs. Ils sont la preuve de leur ultime survie. Quiconque errerait aux Promenades un jour d'été constaterait l'implacable réalité; il s'agit bien d’œufs blindés, typiques des Shadoks, et non (osons fabuler) d'une quelconque exposition d'art contemporain !




Que nenni vous dis-je !  Il s'agit d’œufs de Shadok !
N'avez-vous donc aucun sens de la poésie ?