Une histoire de points de vue...

Toutes les photos apparaissant sur ce blog sont miennes, et uniquement miennes. Seules exceptions : la photo de fond du blog et la capture d'écran du site Charlie Hebdo dans Le mercredi banal de Gilles. Ceci est dit.
Mais où les prends-je ? Avec quel matériel ? Pour quelles raisons ? Depuis combien de temps ? Avec qui ? Où cours-je ? Dans quel état j'erre ?

Commençons par le commencement. L'origine de ma petite passion pour la photo date d'il y a longtemps, et est narrée dans le premier billet de ce blog. Durant longtemps je n'ai eu que peu d'intérêt pour la photo, étant trop immature et trop intimidé par cette activité.
On peut dater le début de mon intérêt pour la photo au Jeudi 7 Janvier 2010 très précisément. Bien qu'ayant fait quelques timides essais auparavant, ce fut la première fois où je m'enquis spontanément de faire des photos dans un réel but artistique. Ce jour précis, l'Orne était recouverte de 40cm de neige et la préfecture était bloquée toute la journée. Le premier véhicule qui y circula dût attendre 16h30. Soit le début du crépuscule en cette saison.

La neige fut donc tout naturellement le premier sujet photographique que je me mis à traiter et aujourd'hui encore, c'est le sujet que j'ai le plus de hâte d'exploiter, bien que la venue de la neige en Normandie soit une chose très aléatoire et que 40cm en ville soit un épisode exceptionnel qui n'arrive que quelques fois par siècle.


D'autres sujets, plus récurrents, sont apparus depuis sur ce blog. On pourra noter les gargouilles et autres ancestrales sculptures et ciselures de la basilique Notre-Dame d'Alençon. La très grande majorité de ces photos sont évidemment prises en été ou au printemps, période où la générosité de la lumière le dispute au bleu du ciel. Difficile pour un athée de décrire ce qu'il ressent en voyant ces créatures mythologiques, mais je dirais de prime abord que les gargouilles et sculptures de ce monument font partie de l'imaginaire global de notre civilisation européenne, imaginaire auquel je suis très sensible, notamment parce que, ne nous leurrons pas, il s'agit de ma culture de naissance. J'ai évidemment été particulièrement sensible à cette culture avec la découverte des écrits du Professeur Tolkien, dont l'imaginaire débordant puise ses sources directement dans cette culture européenne.



Puisque nous en sommes à Tolkien, un de ses thèmes majeurs est évidemment celui de la nature sauvage, celle des forêts tout particulièrement. Voici un autre thème que j'aime aborder en photo. La Normandie n'est point avare en forêts et toutes sont plus fascinantes les unes que les autres, recelant de nombreuses légendes au moins aussi anciennes que celle de Marie Anson. Peut-être vous les conterai-je un jour...
La forêt se laisse photographier en toute saison, été comme hiver, printemps comme automne. Ses entrailles sont toujours magnifiques, bien que je préfère des périodes sèches, étant peu amateur de randonnées dans la boue.


Il est également un domaine que j'affectionne particulièrement, bien que moins développé que les autres ici, c'est le domaine de la photographie d'insectes et autres arthropodes. Nous en avons eu un exemple avec le poème sur la volucelle zonée, mouche butineuse extrêmement colorée à l'habillage ne trompant que les inattentifs et les phobiques des hyménoptères.
Il est utile de savoir que les chardons bleus attirent de nombreux insectes butineurs, tels que des abeilles, des guêpes, des mouches tous plus variés les uns que les autres. Avantage de ce chardon bleu : les insectes l'aiment tellement qu'ils se laissent photographier sans rien dire.


Mais, me direz-vous, qu'en est-il du matériel ? Suis-je un grand riche équipé des dernières avancées en matière de photographie ?
La réponse est "non". Je suis un pur amateur, tout au plus un peu débrouillard.
Je dispose cependant de trois appareils photo numériques, tous donnés avec bonté par mon père.
Tout d'abord mon appareil préféré est un vieux Canon EOS 300 Digital, que j'ai équipé par défaut d'un téléobjectif Tamron 70-300mm disposant d'un mode macro, ouvrant à f 1/4 en-dessous de 180mm et à f 1/5.6 au-dessus. Il est également équipé d'un mode "macro" lui permettant de faire la mise au point jusqu'à 0.95m. Je l'utilise pour les photos d'insectes et les photos de gargouilles.
Ensuite mon second Reflex est un autre Canon EOS, un 1000 Digital, équipé par défaut, lui, d'un objectif 23-70mm de marque Tamron ouvrant jusqu'à f 1/3. C'est lui que j'utilise pour mes paysages et pour les rares portraits que je m'essaie à faire, car à cet exercice je suis très mauvais.
Enfin, je dispose d'un Panasonic DMC-TZ-10 Lumix, un appareil compact équipé d'un objectif Leica et redoutable en macro. Il souffre cependant de son  âge et d'une rayure sur son objectif qui le rend inutilisable dans la moindre situation de contre-jour. Encore une fois, cadeau de mon père.
Ensuite pour ce qui est accessoires, je dispose d'une télécommande filaire pour appareils Canon (la RS-60E3) qui m'est utile dans certains cas de pose longue comme les photos de ciel étoilé ou pour le light painting.
Je dispose également à ces fins d'un trépied de petite qualité, trouvable à 30€ un peu partout. Petite qualité mais néanmoins utile. En aluminium léger, mais assez stable. Il est télescopique et n'a pas de défaut majeur, même si les trépieds professionnels dont le prix est d'approximativement un foie et un rein lui sont de loin supérieurs. N'ayant pas un gros budget, j'ai préféré d'abord essayer un trépied que je n'aurai pas de regrets à casser avant d'investir peut-être plus tard dans un trépied de grande qualité.


Étant d'un naturel timide et quelque peu anxieux à l'idée de passer pour l'original que je suis sans doute, je ne m'aventure presque jamais faire des photos seul. Mes compagnons de photo préférés sont mes parents (dont le goût pour la photo s'est accentué avec l'arrivée du numérique au point d'en faire des geeks de la photo, un compact toujours dans la poche) et mon meilleur ami que je nommerai ici Xochipilli, pseudonyme qu'il s'était choisi à une époque sur Internet, et nom d'un des dieux du panthéon Aztèque (ou est-ce le panthéon Maya ?).

La quasi-totalité de mes photos sont prises à Alençon et dans ses environs, notamment la grande forêt domaniale d'Écouves. Alençon a ceci de rare qu'elle dispose d'un patrimoine architectural étendu pour une si petite ville.
Les gorges de Villiers sont également un site passionnant bien que très restreint et que j'ai découvert récemment. Malheureusement, trop de lumière nuit à la photographie, et il me faudra y retourner en des jours moins caniculaires qu'au mois d'Avril 2015 pour espérer y réussir des photos. Comprenez là que mes premières photos de ces lieux furent presque toutes une succession d'échecs. Encore une fois, on voit là l'amateur encore peu expérimenté.

Non, je ne suis pas un grand voyageur, et il est rare de me croiser hors de ma Normandie natale, et il ne m'est encore jamais arrivé de quitter la France. Cette terre est riche et fertile, aimable et paisible, humble dans sa splendeur, et c'est pourquoi je me fixerai ici, moi et mes descendants, jusqu'à la fin du monde. (Sinome maruvan ar hildinyar'tenn. Ambar-metta.)



Je dispose d'énormément de temps libre depuis mon dernier échec au baccalauréat. Je profite de ce temps pour me soigner, étant reconnu handicapé par la MDPH de mon département, et la pratique de la photographie fait indirectement partie de ces soins. L'ennui et l'oisiveté peuvent aller à bout des nerfs de n'importe qui, a fortiori quand les années passent. La photographie me permet d'une part d'adopter un point de vue différent sur les sujets que je vise, et d'autre part de mieux supporter l'inactivité professionnelle qui est la mienne et qui pourrait s'éterniser malheureusement, le temps passant.
La photographie est donc autant un passe-temps qu'une façon de garder la tête hors de l'eau en toutes circonstances, les problèmes de santé pouvant être des sables terriblement mouvants si nous n'y prenons garde.

Pour finir sur une note plus positive, je dirais bien quelques conseils (si je puis me le permettre, car après tout, je ne suis pas un photographe expérimenté, tout juste un simple amateur).

Prenez des photos. De tout. De partout. De toutes les façons possibles. Avec ce qui vous tombe sous la main. Même votre portable. Le meilleur reflex peut s'avérer être un boulet encombrant s'il est mal géré ou s'il ne vous convient pas. Il est parfois énervant de voir le niveau moyen des photos partagées sur Instagram, mais ce site possède au moins le mérite d'inciter les gens à prendre des photos, c'est à dire à s'exprimer artistiquement. Aussi, je ne jugerai pas ceux qui y sont actifs. Au contraire. Continuez.
Exprimez-vous artistiquement, c'est une part importante de l'instruction à la citoyenneté que nous avons tort de négliger. Un citoyen éclairé est capable de s'exprimer sur ce qui l'intéresse, y compris de manière artistique. D'abord de manière artistique. L'art est certes très mal enseigné à l'école, mais même un artiste médiocre ou mauvais a raison de s'exprimer ainsi si cela l'aide à s'épanouir. Se comparer aux autres peut être gratifiant, motivant ou décourageant. Aussi, ne vous arrêtez pas à ce que font les autres. Si quelque chose vous déplaît dans vos créations, refaites-le. Ne lâchez pas l'affaire. L'intérêt du numérique est sa grande souplesse. Vous pouvez faire cinq cents photos dans une même journée au prix d'une carte SD de 1 Go. Souvenez-vous du temps de l'argentique...
Faites partie d'un club photo si vous souhaitez apprendre sans être méjugé. Il y a autour de vous tant de sujets potentiels de photos que vous trouverez sans peine de quoi faire.
Cherchez le détail insolite, le point de vue qui vous impressionne ou l'événement rare qui vous émerveille... Et prenez-le en photo. Que vous partagiez vos photos au sein d'un club, de votre famille ou non, prendre une photo n'est pas, n'est jamais une perte de temps.

1 commentaire:

  1. très intéressant et super motivant! je m'en vais sur le champ photographier le hasard errant!

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