lundi 9 février 2015

C'est un lupus !

La nuit s'étendait, opaque, tout autour de lui. La plaine bruissait doucement sous les assauts de la brise nocturne. La fraîcheur qu'elle apportait lui ébouriffait les cheveux et le faisait frissonner. Pas très loin, derrière une butte, se cachait, il le savait, un cadavre fraîchement abattu. Il sentait l'odeur de la mort jusqu'ici. Il entendait également les corneilles se disputer la carcasse avec les renards. L'odeur du sang lui donnait à nouveau faim. Son ventre gargouilla. Il sut qu'à moins de chasser cette nuit, c'était la mort assurée pour lui, et une nouvelle bombance pour les corneilles...
Gilles se glissa alors silencieusement dehors, une lance rudimentaire à la main.
Le nez en l'air, il jeta un oeil au ciel. Dégagé avec quelques nuages, le temps idéal pour la chasse. Clair sans être éblouissant.
Gilles s'avança prudemment hors de sa grotte, à distance de son feu de camp.
Il se glissa à pas de loups sur une butte, près d'une vieille souche usée et commença à tailler un bout de bois.
La Lune profita de cet instant d'inattention pour sortir des nuages. Sa puissante clarté éblouit Gilles.
Soudain, il eut à nouveau faim de sang, faim de chair fraîche. Sa pilosité augmenta à grande vitesse tandis que son dos se courbait, que des griffes lui poussaient et qu'une dentition de carnivore remplaçait celle, si humaine, de notre pauvre damné.

Alors, sous les feux lunaires, le loup-garou poussa un long hurlement à faire se glacer les sangs de tous les animaux alentour, entendu jusqu'à plus d'une dizaine de kilomètres, pétrifiant quelques bourgeois dans leurs lits.

L'heure de la chasse était arrivée.

1 commentaire:

  1. Ben, mon cochon, je te l'envie cette photo de Lune ! Je commence à regretter de ne pas avoir de pied !
    Le Gilles est un loup garou, zut, je croyais qu'il était postier !

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