À l'orée d'une forêt millénaire,
Je marchais, fredonnant un air
Connu et néanmoins enchanteur.
Cet air, celui de l'ensorceleur
Fit virer les cimes les plus sombres
Vers une nuance plus noire d'ombre.
Un ruisseau s'étendait devant moi
Cependant l'eau s'écoulait sans joie.
Trempant mes pieds dans l'onde
Fraîche, je vis basculer le monde.
Une sirène mélodieuse chantait
Vers ses mortels bras j'avançais
Sans me douter du grave péril
Où je me situais, obnubilé
Par cette dangereuse beauté
Plus suave que cent, que mille
Que toutes les délices du Valhalla.
Par passion amoureuse, je sortis
Ma lame, qui un instant, luisit
Au soleil, avant qu'en mille éclats
Elle ne se disperse, à jamais
Blessée, mortellement touchée.
Alors se répandirent au sol
En perles céruléennes
Mon envoûteuse, ma reine
Ses sortilèges, son dol,
Ma joie, mes sentiments
Dans l'éternel miroitement
D'un ruisseau forestier.
Chantant mon plaidoyer
Plus tristement encore
Que ne le ferait la Mort
Je maudissais Odin
Noyant mon chagrin
Dans un verre de vin
Et les bras d'une catin.
Minuit venu, dans l'ombre
Des ténèbres les plus sombres
La catin saisit mon épée
En mon cœur vint la planter
Avant de se révéler à moi.
Nul ne tue la fée des bois !
Me dit-elle avant mon trépas.
Ainsi mon histoire se termina
Loin des palais du Valhalla
Dans une taverne miteuse,
Sous une lune gibbeuse,
Auprès de l'elfe des bois,
Amante belle et fatale,
Vivante, vigilante, végétale,
Mortelle, cruelle merveille
Quand vient le sommeil..
Belle et tragique histoire, seigneur Gilles.
RépondreSupprimerSuperbe ...
RépondreSupprimerEmouvant ...
Lyrique ...
Je ne trouve pas mes mots ...
Continue à nous surprendre et à nous envoûter !!!