mardi 24 novembre 2015
Le dernier battement...
Dans les ténèbres les plus sombres,
Là où se révèle notre part d'ombre,
Là où le plus profond des désespoirs
Se reflète dans le moindre des miroirs...
Dans ces ténèbres démoniaques
Se cache une parcelle de divinité.
À l'endroit où cesse ma traque
Quelque chose perce l'obscurité.
Un Soleil miniature dans les feuilles ?
Que nenni. Car cette belle couleur
Est celle qui sied aux dieux en deuil.
D'un seul fruit vient cette belle lueur.
Car oui, c'est au cœur des Enfers,
Au plus profond boyau sous terre,
Que se situe l'unique fruit défendu :
Dieu a ici son seul cœur suspendu.
Dernier lien de cette déité avec la vie,
Dernière relique de ce Saint Esprit,
Ses battements sont à présent bien lents.
Un jour très proche, viendra son temps.
La Normandie, si proche du paradis.
La Normandie, si proche de l'enfer.
Ici, où les péchés viennent se défaire.
Là, où la chaleur de Dieu s'est refroidie
Dans ces lieux touchés par la Grâce,
Apparaît la Victoire de Samothrace.
Dans ces lieux maudits par les démons,
Se tient le vaste trône de Mammon.
Et juste ici, sous mes si jeunes yeux,
La preuve qu'à présent démons et dieux
Ont conquis la terre de mes ancêtres,
Terre de pommiers, de chênes et hêtres.
Ô Normandie, tu es vraiment bénie...
Ô Normandie, nous sommes maudits...
Car... Parmi les ombres de ce théâtre,
De ce dieu le cœur a cessé de battre.
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