dimanche 8 novembre 2015
Le délicat Point de l'Araignée...
Une jeune épeire tissait sa toile
Au chaud, sur un vieux bout de voile.
Mangeant des moucherons égarés,
Promptement dans ses rets capturés.
La jeune Marthe, reine de ces murs
Y puisa l'idée d'un nouveau point.
De tous, le plus raffiné, le plus pur.
Rapidement, l'on venait de très loin
Pour admirer et acheter cette beauté,
Cette dentelle des gens distingués.
Dentelle des reines, reine des dentelles.
Hélas méconnue, pourtant des plus belles.
Mais qui se souvient du lourd secret
De Marthe, spoliatrice de l'araignée ?
La jeune épeire bientôt finit sa vie.
Marthe ne l'emporta pas au Paradis.
Car le savoir-faire de l'araignée
Jamais ne put être manié
Ni avec la même dextérité,
Ni avec la même complexité.
Les filles de l'épeire diadème
Héritèrent de son talent unique,
Cadeau d'une divinité biblique,
Dépassant feue leur mère même !
Tissant leurs dentelles hors de vue,
Tandis que les voleurs, toute honte bue,
Se rengorgeaient d'un savoir volé
Autour d'une fallue et d’œufs mollets.
Depuis cette honteuse spoliation,
Entre deux grandes expositions,
Derrière des tableaux de maître,
Entre deux poutres de vieux hêtre,
Se pratique dans le plus grand secret
L'art raffiné du Point de l'Araignée.
Mais plus jamais nous ne le verrons.
Les épeires prestement le détruiront,
Trahies par les nôtres qui les volions,
Qui les détruisions, qui les spolions.
Toutes Bénies par Dieu lui-même,
Portent en souvenir de cette histoire,
Délicatement tracé sur leur abdomen...
Un magnifique diadème.
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Superbe ! Un nouveau mythe. L'épeire le mérite bien.
RépondreSupprimerC'est vraiment là que tu excelles. !
RépondreSupprimerCe texte poétique finement tissé de mots délicatement entrelacés nous livre une superbe dentelle, et nous plonge dans un univers merveilleux où le mythe et la magie nous enchantent.