mardi 28 juillet 2015

La Fable de Gilles d'Alençon...

L'abeille et la poliste


Dame Polistes paressait sur son chardon bleu,
Se repaissant sans modération d'un suc délicieux.
La jeune Abeille en quête de pollen vint à elle,
Se posa sur son domaine et replia ses ailes.

"Dame Polistes, ayez pitié d'une pauvre ouvrière !
Le suc se fait rare et j'ai faim depuis avant-hier !
Concédez-moi une part raisonnable de votre bien,
Par votre dévouement, vous aurez de Dieu le sien !" 

"Comment ? Une gueuse me réclame de ce délicat suc ?
Dieu m'en préserve, vous êtes chez mon mari le Duc !
Ouste coquine ! Ou souffrez de rester à jamais au cachot
Loin de vos amies, seule et oubliée, au pain et à l'eau !"

Bien jeune était l'Abeille, mais point sotte.
Partit prestement vers une bergamote,
Mais rien ne put y puiser, et, au lendemain,
Les géants roses la trouvèrent morte de faim.


Ainsi en va-t-il des relations entre Puissants et petits,
Les uns usent du pouvoir, les autres s'en trouvent mal lotis.

L'égoïsme est le funeste père de tous les drames.

3 commentaires:

  1. Tonton, raconte -nous encore des histoires !
    Trop fort le Gilles.

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  2. C'est pas très poliste de sa part à la guêpe.

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  3. Héhé ! Pas mal ! :)
    La polistes dominula est particulièrement agressive avec les autres insectes venus butiner sur sa fleur. En fait elle en réclame l'exclusivité, et elle n'a pas peur de menacer plus gros qu'elle.
    C'est une de ces teignes...

    Là sur la photo en fait elle est en train de menacer l'abeille.
    D'où la fable...

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