mercredi 4 novembre 2015

La forêt ne nous aime pas !


Qu'on se le dise : la forêt, c'est très surfait. Surtout en automne.
D'abord, les forêts poussent rarement sur des terrains bien plats, bien nivelés. Non seulement elles ont le culot incroyable de forcer l'honnête promeneur à -horreur !- affronter des pentes parfois traîtresses, caillouteuses, non seulement les arbres eux-mêmes s'en mêlent et vont jusqu'à jouer à crocher le pied du badaud égaré en ces lieux hostiles à l'Homme, mais en plus !, oui en plus les forêts sont des endroits très humides.
Comprenez donc qu'été comme hiver, vous  y trouverez toujours une flaque, un ruisseau voire un marais qui n'attend que la première occasion venue pour salir votre magnifique pantalon acheté avec l'argent de votre dur labeur, vos belles chaussures italiennes et vos chaussettes de soie !

Tout de même, cher lecteur : s'il est impossible d'arpenter la forêt en tenue de ville, quelle suite d'avanies peut encore nous attendre ? La peste ? Le choléra ?

Eh bien, presque. Car la forêt est le lieu de résidences de créatures charmantes, comme l'aimable frelon, la sympathique tique (il n'y a pas d'écho), le chaleureux moustique, la délicate vipère et même le plus bel ami des promeneurs : le si courtois essaim de plombs de chasse.

Et vous pouvez toujours espérer vous rattraper sur la flore locale, vous en serez à vos frais ! Les amanites phalloïdes, amatrices de cuisson douces dans votre poêle, les ronces, câlinant délicatement la chair de vos mollets, les glands qui cherchent à vous fracasser le crâne, nos amis à tous les houx et leurs complices les magnifiques orties de bas-côté... Toute, oui toute la flore voudra elle aussi votre mort. Lente et douloureuse, si tant est que ce soit possible.

N'oublions évidemment pas le pire fléau du randonneur forestier : le classieux chauffard des sentiers et des chemins, qui nous prouve de plus qu'il n'est même pas besoin pour la forêt de déployer toute son énergie à nous emm...à nous ennuyer. L'être humain fait très bien lui-même le travail de Dame Nature quand il s'agit de malfaisance.




Aussi, évidemment, quand par miracle, vous tombez sur un chemin inoccupé par quelque force murphyique que ce soit, que le silence s'installe et que les arbres alentour révèlent leur magnifique panoplie de couleurs, paradant pour la dernière fois avant le prochain printemps...

...Il faut en profiter !

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