vendredi 28 novembre 2014

Les rêveries de Tonton Poil démarrent...



C'était lors d'une soirée semblable à celle-ci, une de ces soirées de fin d'année, où les nuits normandes s'éternisent et où les repas entre amis deviennent monnaie courante... En tout cas dans les familles d'instituteurs, au rythme de vie calqué sur la belle école de la République...

Ou bien était-ce perdu au milieu de nulle part, dans un de ces lieux secrets où l'imaginaire aime se nicher, au chaud près d'un feu de cheminée, alors que tombe la neige et que tous dorment, sereins, sous leurs épaisses couvertures ?

Ou encore était-ce au cœur d'une ville mourante où seuls les ivrognes et les scooters d'adolescents fauchés égayaient la pénombre oppressante d'une nuit orange, auprès des lampadaires et des décorations de Noël ?

Quoi qu'il en soit, c'était un soir...

Un soir, alors qu'un ami de la famille venait passer un dîner en la compagnie de mes parents (et la mienne en passant), tandis que l'apéritif démarrait, mon père me tendit une boîte, boîte au centre de la discussion entre son ami et lui. Il s'agissait de la boîte contenant le vieil EOS 300 D  (que cet ami de la famille avait refilé jadis à mon père) qui avait subi une avanie et qu'il avait réparé avec l'expertise qui sied à un ancien ingénieur en optique.

Il me tendit donc la boîte et m'apprit que cet appareil était pour moi.
Cadeau royal qui s'ensuivit de nombreux conseils sur la manière de prendre une photo et de quelques modestes tests en la présence de ces trois adultes, ravis de faire don d'un reflex à l'adolescent perturbé et inhibé que j'étais...

Longtemps cet objet fut le témoin passif d'une vie monotone rythmée par les cours de lycée...

Il fallut longtemps, le temps de l'ennui, pour que le virus des rêveries prenne celui qui n'était pas encore Tonton Poil et qu'enfin il prenne la peine de s'essayer à la photographie...


Moi, Tonton Poil, ne puis vous promettre de vous ébahir en matière de photos. Mais je puis tenter de modestement partager mon univers mental avec vous, peu importe ce qui vous amène ici.

Car on ne le dira jamais assez, mais la photo est une construction, donc moins un instantané de la réalité qu'une peinture, un tableau, oscillant entre le réel et le fantasme, entre le concret et l'absurde.



Bienvenue dans les rêveries de Tonton Poil.

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