dimanche 4 juin 2017

Rétrospective psycho-photographique...



On sous-estime trop souvent ce que peut nous apporter autrui.
Il y a de cela presque deux ans maintenant, j'intégrai pour la première fois de ma vie un club de mon propre chef, bien que quelque peu incité par mon entourage et mes médecins. Tous voyaient d'un très bon oeil cette idée de m'inclure dans un groupe partageant une passion commune. Tous me répétaient à l'envi qu'en outre, cela serait un vecteur de progrès  personnel  à tous points de vue, à commencer par la photographie. Il s'agissait effectivement d'un club photo.

Dire que j'ai franchi le seuil à reculons serait mentir, mais de toute évidence, je n'y allais pas en toute confiance, échaudé que j'avais été durant mes jeunes années par des expériences malheureuses au contact de jeunes gens de ma génération, y compris dans le cadre périscolaire.
Pourtant, Dieu seul sait pourquoi, le premier jour où je pris contact avec le club photo de Courteille, j'osai l'impensable ; au cours d'initiation, alors que je n'étais qu'une nouvelle tête apparue subitement quelques minutes auparavant, je proposai au professeur d'éventuellement regarder quelques photos que j'avais sur ma clé, dans ma poche.

Etait-ce une technique du "ça passe ou ça casse" ? Etait-ce le résultat d'une alchimie si particulière, celle de la rencontre entre un professeur à la barbe fleurie prompt à mettre à l'aise tous les arrivants et un nouveau venu agréablement surpris par l'ambiance se dégageant de l'endroit ?
Etait-ce un coup de folie ? Un éclair de lucidité ? Un moment d'égarement ?

Peu importe, ce fut le premier doigt mis dans l'engrenage et celui-ci entraîna un second, pour embarquer au final la main, le bras, et l'ensemble du bonhomme avec.



De nombreux mois ont passé dorénavant. Le nouveau venu d'octobre 2015 a bien vite été refoulé dans les profondeurs insondables et pleines de microbes de l'oubli pour laisser la place à un membre de club photo à l'aise parmi les autres, chargé de quelques responsabilités à sa mesure (en particulier, l'entretien et l'écriture du blog de ce club photo), faisant consensus sur la qualité de ses compétences rédactionnelles et ne déparant pas en tant que photographe amateur au sein d'un groupe aux qualités et compétences photographiques réelles.

Plus encore, le photographe dilettante est parti bien loin, délaissant son EOS 1000D pour un matériel plus perfectionné, développant son cheptel d'objectifs, d'appareils, et surtout améliorant la qualité de ses clichés d'année en année, à son rythme.

Une photo comme celle que vous voyez au début de ce billet aurait été hors de portée pour le débutant que j'étais il y a encore peu; sauf à quelque heureux hasard.
A présent, cet épanouissement-surprise qui me permit de progresser dans de nombreux domaines est la principale raison m'incitant à me lever le matin sans rechigner.

Bien sûr, un handicap comme le mien ne s'efface pas pour autant. Même l'épanouissement apporté par ce club ne saurait effacer une maladie chronique, ni la fatigue qui en résulte et m'empêche encore trop souvent de vivre pleinement mes journées, ni les effets indésirables des traitements, ni même le poids moral de cette différence qui se fait régulièrement sentir...




...Mais il peut devenir plus léger, moins envahissant, et me permettre de ne plus être simplement ce à quoi on me réduisait - et ce à quoi je me réduisais - trop souvent : un simple handicapé.

Dorénavant, je suis photographe amateur.

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