mardi 20 juin 2017

Les vignes d'Alençon...


Alençon résonnait encore du vacarme de la dernière averse.
Timidement, le soleil reprenait ses droits.
Quelques gouttes, çà et là, tombaient encore malgré un ciel dégagé de plus en plus franc.
Le long de la rue Labillardière, le bitume, encore détrempé, séchait à vue d'oeil.
Pendant ce temps, je marchais, pensif, songeant à la prochaine photo que je prendrais.
Au tournant de la rue, m'engageant vers le centre-ville,  je croisai le chemin de quelques courageux piétons n'ayant pas redouté les pluies d'orage. Peut-être avaient-ils été surpris par le temps. Peut-être avaient-ils un rendez-vous à honorer. Peut-être étaient-ils simplement, comme moi, insensibles à la météo. Nous sommes un jour en "di" et tous les jours en "di", il est nécessaire de marcher.
A ces heures, alors que le tantôt bat son plein, la ville bruisse légèrement au rythme des pas des retraités qui arpentent ses nombreuses rues et au son de quelques véhicules. L'heure de pointe approche lentement. Le temps des bouchons et des apéros dans les bars du centre-ville n'est pas encore venu. Elle semblerait presque endormie, cette belle cité, endormie à l'heure de la sieste...
Pourtant, dans les nombreux bureaux, agences, écoles, administrations, services publics, des milliers de fourmis s'activent au nom de leur indépendance financière. Quiconque ne pénètre pas dans ces bureaux ne pourra se douter de l'agitation sourde qui règne aux heures où les retraités sont de sortie.

Passant sous les vignes des bords de Sarthe, via une petite portion urbaine du chemin vers le Mont Saint-Michel, un trait de soleil m'éblouit à travers les feuillages suspendus.
Je m'arrête un instant. La chaleur et la lumière du soleil apaisent mes paupières closes. Un léger vent sifflote à mes oreilles.
Mes yeux se rouvrent, contemplant les vignes suspendues, le ciel et les nuages. Petit à petit les couleurs naturelles et les détails de cette scène me reviennent. Je remarque enfin ce que je savais inévitable; des perles de pluie séchant sur le dessus des feuilles, dessinant par transparence de bien belles ombres blanches et grises sur une dominante d'un vert tendre...

Il est temps de prendre mon appareil photo.
Quelques réglages rapides. 1/640e de seconde plus tard, le miroir de mon viseur se repositionne.
Je sais, avant même de l'avoir vue sur écran, que j'aimerai cette image... Peut-être sera-t-elle intéressante en noir et blanc. Ou peut-être la couleur seule révélera sa grâce.

Il me reste à continuer mon chemin...

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