mercredi 12 octobre 2016

Les inquiétantes fantaisies de Tonton Gilles...


Il fallait que je revienne là-bas.
Enfin, "là-bas" est une façon assez inexacte de décrire cet outre-espace où, un jour de novembre 2015, mon esprit a été envoyé à l'occasion d'une curieuse rencontre au détour d'une rue d'Alençon.
Il le fallait, car la Sainte Licorne qui avait eu l'amabilité de communiquer avec moi ce jour-là pouvait être un fameux atout pour l'Hiver qui s'avançait petit à petit à présent.

Je me retrouvai donc, un beau matin, devant la figure de fer la plus mystérieuse d'Alençon et m'apprêtais à la prendre en photo.
Pourtant... Quelque chose n'allait pas. Je le sus à l'instant même où je pris le cliché.
Il ne se passait rien entre Elle et moi. Pire que tout, Elle semblait n'avoir jamais investi cette décoration murale. C'était presque comme si Elle, la Licorne Rose Invisible, n'avait jamais existé.
Angoissé à l'idée qu'Elle fût partie pour de bon de ce plan d'existence, je réitérai mon premier cliché.

Rien.

Mon cerveau tournait à cent à l'heure, essayant de trouver une explication à cet imbroglio. Plus je réfléchissais, plus mon angoisse augmentait, atteignant finalement un paroxysme quand je me rendis compte que le merveilleux venait de quitter Alençon...

Ou bien le merveilleux venait-il simplement de m'abandonner ?
Et si... Et si le merveilleux n'était pas en cause ?, me dis-je. Et si j'avais inventé toute cette fantaisie, tout cet univers de dieux et démons, lutins et sylvestres ?
Et si en réalité je n'étais qu'un de ces doux rêveurs, un de ces êtres qui, basculant tranquillement dans une sorte de folie douce, avait perdu pied avec la réalité ? Mais comment prouver qu'il ne s'agissait que de folie "douce" ? Quel mal avais-je pu faire autour de moi ?
Plus j'y pensais, plus je m'apercevais qu'autour de moi les gens semblaient indifférents à la venue de l'Hiver. Et plus je voyais jusqu'où ma déraison m'avait conduit... Jusqu'à l'inconscience, jusqu'à la féerie, jusqu'à la folie...



J'ignore comment je parvins à rentrer chez moi. Le soleil était déjà couché et pourtant il me semblait n'avoir marché que deux petites heures. Tourmenté par ces révélations qui se firent à moi, je m'apprêtais à entrer dans le hall de mon immeuble quand une bourrasque d'un vent frais m'ébouriffa les cheveux. J'entendis alors une voix à l'intérieur de mon crâne ricaner. Une voix froide et inquiétante, incroyablement satisfaite...




Et si... ?

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