lundi 24 octobre 2016
Il pleut...
Il pleut. Il pleut et ces larmes divines sont comme une bénédiction inespérée.
Il est assez amusant de remarquer que, comme le disait lui-même Gotlib dans sa Rubrique à Brac, personne n'aime la pluie... Hormis les enfants, seuls êtres à savourer les potentialités qu'offre la renapée pour s'amuser. Certes, les enfants aiment jouer avec les flaques, boire l'eau qui tombe du ciel et enrager leurs parents qui aimeraient mieux ne pas trouver un chiot trempé en guise d'enfant rentrant de l'école.
J'ai toujours trouvé dommage que si peu de personnes profitent de la pluie, arrivées à l'âge adulte. Elle fait trop souvent office de repoussoir pour de nombreux passants, désertant les rues des villes et se ruant à l'abri.
Justement, s'il est incontestable que se mettre au sec, dans des vêtements chauds, après une pluie diluvienne, est d'un confort absolu, pourquoi ne pas pousser le vice un peu plus loin ? Pourquoi ne pas sortir un peu plus longtemps sous la pluie, profiter de ce qu'elle nous offre comme atmosphère, comme répit, comme solitude, en somme se risquer volontairement à attraper un rhume pour mieux savourer le bain de pieds et le peignoir tout chaud qui nous attendent chez nous ?
Pour avoir testé en 2010 ce qu'était une grosse averse neigeuse, équivalent hivernal de la pluie d'automne, il n'y a rien de meilleur que de rentrer se mettre au chaud après une journée d'efforts et de froid sous la neige, un chocolat chaud à portée de main, en peignoir, avec son chat sur les genoux, devant une émission à la télévision ou sur Internet. Il en est de même avec la pluie.
Alors que cet automne et cet hiver 2016 nous promettent enfin de belles averses, j'avoue avoir pour vice secret et espoir profond de pouvoir sortir sous des cordes, sentir l'inconfort maximal que la légendaire humidité normande peut nous offrir pour qu'en comparaison la chaleur de mon foyer soit un nirvana, une béatitude, une extase, que dis-je ? La plénitude absolue.
Par ailleurs, et comme la photo du jour vous le montre bien, les photos de pluie sont elles aussi un bon exercice et une occasion de plus de s'amuser. Car, on ne le dira jamais assez : il n'y a pas de météo faite pour la photo, ou plutôt : toutes les météos du monde y sont propices.
Enfin, si vous vous risquez à affronter cette eau tombée du ciel, vous verrez différemment sans doute votre environnement. Ouvrez l’œil et vous saurez savourer cette sensation si particulière d'un monde plus gris, plus blanc, plus noir, d'une nature en pleine revitalisation, de cours d'eau sous une constante pluie de météorites aqueuses. Écoutez le son de l'eau impactant la pierre, le bitume, les rivières, le métal, les feuilles des arbres, votre chapeau ou votre capuche. Humez ce parfum d'humidité si particulier, cette odeur d'orage, ce parfum d'automne, cet avant-goût hivernal.
Ressentez l'impact d'une eau fraîche sur votre peau, sentez cette goutte d'eau qui squatte le bout de votre nez. Épongez ce ruissellement qui vous gêne la vue.
Et enfin, si vous avez encore une âme d'enfant, goûtez à la pluie. Comme un souvenir de qui vous étiez jadis... Qui sait ? Peut-être vous prendrez-vous au jeu...
Écoutez... La pluie vous appelle...
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Enfant, quand il pleuvait fort, je rentrais bien souvent de l'école en marchant dans le caniveau. Quand j'arrivais à la maison, Maman mettait mes affaires à sécher sans me faire le moindre reproche. Je tombais rarement malade, pour ainsi dire jamais...
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