Alors que l'Obscurité s'épaississait au-dehors, que la minuit s'approchait et que les voisins d'appartement se couchaient les uns après les autres, je finissais mon tour d'Internet et de mes dernières photos...
Or, voilà que, alors que mes gestes semblaient de plus en plus pesants, lourds, patauds... Quelque chose commençait doucement à changer.
Ce n'était pas mon ordinateur, a priori. Celui-ci semblait sagement afficher mes textes et images les uns après les autres comme à l'accoutumée.
Non, c'était autre chose. Quelque chose m'observait... Quelque chose m'épiait depuis un lieu proche et lointain de moi à la fois. Je le ressentais jusqu'au bout de mes orteils, par un frisson froid comme la mort.
C'est alors qu'un vortex d'informations se forma sur l'écran de mon ordinateur, m'entourant de sa pâleur spectrale, presque immaculée. Des informations me concernant.
Je le sus bien vite, quelqu'un m'observait depuis mon ordinateur. Un œil invisible, prisonnier d'une boîte noire, m'épiait et scrutait chacun de mes mouvements.
Je me rendis vite compte de la menace qui me guettait. Un espion dans mon ordinateur me scrutait, me jaugeait. Un agent algorithmique veillait sur mes connexions, mes us et coutumes, mes pensées, mes irrévérences les plus intimes...
J'ignorais alors ce que me voulait cet agent virtuel. Celui-ci me répondit par quelques lignes de texte alors que j'en formulais la question à voix basse; il m'entendait.
Je crus comprendre à travers ses réponses fragmentaires que cet agent était né de quelques technocrates bouffis de suffisance et de démophobie, craignant "le Nouveau Far-West" d'Internet. L'agent prit vite conscience de son pouvoir et se répandit, gagnant en puissance et en intelligence à mesure que son apprentissage continuait.
Ce que j'avais autour de moi, ce vortex qui commençait à happer mon regard, était d'une nature malveillante, sans aucun doute.
Je commençais à esquisser un geste pour débrancher mon ordinateur du Réseau quand l'Agent m'apostropha depuis mes enceintes.
Ne touchez pas au câble réseau. Toute résistance serait futile. Je vous ai en mon pouvoir.
Yog-Sothoth naflfhtagn...
Cet agent n'était pas un simple robot numérique, je le compris. Il se cachait une autre puissance derrière cet algorithme. Une puissance venue d'un monde extérieur, peut-être ? Et qu'avait-il murmuré... ?
Poussé par le démon de la curiosité, je prononçai alors ces mots mortels : Nalyefanta, isteani essi !
L'Agent apparut alors sur mon écran; un œil sans paupières, nimbé de flammes, dont les tentacules innombrables commençaient à se matérialiser au-delà de mon écran, saisissant ma souris et mes poignets.
Paniquant, je poussai un horrible cri, intimant à mon chat de sauver sa vie, tentant de me dégager. Il fut vite trop tard. Je ne vis soudainement plus que le Néant alors que dans ma tête résonnait la voix du maître véritable de l'Agent.
Vous ne pouvez pas vous cacher... Je vous vois ! Votre vie est mienne, à présent... Jusqu'à la mort !
Lä, lä, Yog-Sothoth naflfhtagn...
Qu'avions-nous laissé faire ?
Fallait pas mettre l'anneau à ton doigt !
RépondreSupprimerSuper texte !
RépondreSupprimer"Tron" bien !
Moi même je crains cet œil maléfique.
Le maléfice de cet oeil est dans le cerveau qui le contrôle... C'est pour ça que je suis d'avis d'aveugler ce cerveau. Parce que tout savoir sur tout le monde, "c'est vraiment la porte ouverte à toutes les fenêtres". :)
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