Ô notre Seigneur Jésus Christ, préservez-nous de la folie de nos fidèles. Le Démon a appelé de ses vœux les massacres sous mes yeux. La paix de Saint Germain était donc une paix démoniaque, couvant la Discorde. Le mariage du bon Roi Henri n'a point su apaiser les déchirement funestes à l’œuvre, aggravés depuis la tentative d'assassinat de l'Amiral... Ô Seigneur Dieu, comment avons-nous pu échouer ?
Depuis que les massacres ont commencé, le sang coule sur les pavés de cette forteresse protestante. Même l'hérésie envers la mère de Rome n'aurait su justifier tel carnage. Tu ne tueras point, et en ce jour funeste, les âmes des protestants et de nos fidèles égarés croupissent en Enfer.
Ô Sainte Marie, mère de Dieu, ne pouvez-vous vous adresser à ces frères devenus ennemis ? A ces parents et enfants, à ces voisins devenus adversaires dans le sang et l'horreur ?
Moi, Saint Jean, ne puis supporter telle vision insoutenable... Mes effigies contemplent dans toute la Normandie la triste splendeur de la Mère de Dieu, affligée dans sa chair et dans son âme par cette sinistre boucherie en contrebas.
Dieu, notre Père qui êtes aux cieux, je vous en supplie, intervenez, avant qu'à l'aube de la Saint Bruno, ne subsistent plus que des âmes damnées sur cette belle terre de France.
Déjà, de Rouen à Orange, les tueries ont sacrifié de nombreux potentiels saints. Par quelle folie meurtrière faut-il que la cité des Ducs lacère les corps et les esprits de son bon peuple ?
À présent le regard de notre Seigneur se tourne ailleurs, vers la Médicis que nombre de bienheureux ici-haut soupçonnent d'avoir orchestré ce monstrueux gâchis.
D'autres se portent vers le Roi d'Espagne et la famille des Guise ou vers le Duc d'Anjou...
Les cieux se révulsent devant l'horreur des carnages, et tandis qu'aux palais paradisiaques montent les lamentations des Saints, leurs représentations sur Terre se tournent, dos à l'horreur et pleurent.
Seigneur Dieu, sauvez-nous de la Saint Barthélemy...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire