mercredi 8 novembre 2017
De l'art d'apprendre avec des artichauts...
Qui l'aurait cru ?
Voilà maintenant un peu plus d'un an que Francis, membre du club photo donnant des cours aux novices souhaitant utiliser les modes créatifs de leurs appareils, m'a donné pour tâche de l'assister dans ses séances d'initiation à la photographie.
Plus qu'un honneur considérable pour une personne qui n'était alors dans le club que depuis un an, c'est avant tout une charge de travail réelle qui se manifesta. En effet, ne supportant pas l'incertitude et le doute, j'ai bossé mon sujet, créant des cours tenant sur deux à trois pages à chaque nouvelle notion, illustrant de mes propres images et apprenant à écrire au tableau pendant mes rodomontades.
En fait, j'ai appris à apprendre.
La pédagogie est une vieille affaire de famille, mais ce n'est qu'au contact de gens venus m'écouter parler, me poser des questions inattendues et me considérer comme référent jusqu'en-dehors des cours d'initiation, lorsque d'aventure je les croisais dans la rue, que j'ai appris ce qu'était l'apostolat de l'enseignement. Sans être moi-même professeur, j'ai appris que, comme l'album "Marcel Dalton" de Lucky Luke l'assène si plaisamment, "un enseignant, même à la retraite, reste un enseignant". Cette profession n'est rien face au statut très privilégié de "personne qui détient un savoir".
Le savoir est une arme, et avec elle on peut abattre des empires, tuer des gens ou simplement aider d'autres personnes à s'accomplir et s'épanouir.
Je ne sais guère si je suis un bon "prof' ". Dans le pire des cas, j'espère disposer d'un peu de temps pour le devenir. Pourtant, aux yeux de mes "élèves", je ne dois pas être si mauvais que ça, sinon pourquoi me salueraient-ils dans la rue ?
Un lundi soir, au cours d'initiation, nous commençons par contempler quelques photos de la dernière sortie du club au marché, place du Plénître, où les "élèves" étaient fortement représentés.
Passe cette drôle de photos d'artichauts. Elle n'a rien d'extraordinaire, hormis la déformation des perspectives dues à mon grand-angle. Je l'aime bien.
Francis tique sur cette dernière, propose un recadrage puis se ravise.
Ce soir, personne n'a pointé du doigt un défaut majeur dans mes photos...
Moi aussi, je progresse.
J'apprends.
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