samedi 20 août 2016
Conversations amicales un jour d'été...
Ah ! Que j'aime Alençon en été, mon cher ami lutin. Il n'y a guère qu'ici qu'on peut voir de tels décors à la fois urbains et champêtres. Et pour l'instant, notre cher Njörd est embastillé, enchaîné, réduit à l'impuissance ! Il était temps, je commençais à désespérer du climat normand. Mais dis-moi, que fais-tu ici ? Je te croyais trop heureux dans ta forêt ?
Tu sais, Gilles, il y a beaucoup à faire avec l'été qui bat son plein. Tiens, par exemple, il faut semer les champignons pour l'automne prochain, abreuver les jeunes pousses qui ne se sont pas fait écraser ou manger par un chevreuil, réenchanter les ruisseaux qui parcourent Écouves pour attirer les Surnaturels nouveaux-venus, surveiller la population de ragondins afin qu'ils ne se multiplient pas trop, aider nos femmes à accoucher de nos enfants... Non, honnêtement, si je ne m'offrais pas de vacances de temps en temps par chez vous, je dépérirais de ne plus faire de blagues aux humains...
Allons bon, et quel genre de blagues fais-tu ?
Oh, cela dépend de mon humeur du jour. Tiens, hier j'ai dégonflé les pneus de la voiture d'un DRH un peu trop enthousiaste à l'idée de partir en vacances. Et il y a deux jours j'ai caché un chaton dans un placard rempli de victuailles. Oh, et si tu cherches tes chaussettes préférées, eh bien... J'espère que tu aimes les cataplasmes à la moutarde...
Mais ? Mais tu oses ? Décidément, je ne m'habituerai jamais à ton humour lutinesque... J'aurais pensé que la résolution actuelle du conflit avec Njörd t'aurait incliné à plus de camaraderie avec moi.
Ne t'y trompe pas, Gilles, je suis empli de camaraderie à ton égard. Mais c'est comme ça qu'on affirme notre amitié, entre lutins. On se fait des farces. Plus ou moins drôles, certes. Du moment qu'il n'y a pas de dégâts pérennes, c'est que tout va bien entre nous. Et puis nous ne sommes pas les seuls à nous amuser chez vous. Il y a aussi quelques trolls, sans oublier la fée des dents. Celle-là, elle fait exprès de laisser traîner des miettes de pain sur les moquettes de ceux qui ne lui ont pas offert de dents de lait depuis trop longtemps. Bon, d'habitude les gens se contentent de passer l'aspirateur, certes. Jusqu'au jour où elle perce le sac à poussières... Bref, rien de méchant à l'horizon, Gilles.
Néanmoins tu devrais un peu plus te méfier. Tu as entendu les rumeurs qui circulent à ton égard à Radon ? Tu ferais mieux de changer de terrier, pour les jours de pleine Lune. S'ils te trouvent un jour, ils te feront passer un mauvais quart d'heure. Et Commode n'est toujours pas revenu au Grand Nord, à ce qu'il paraît.
C'est vrai... Mais je ne me laisserai pas gâcher un bel été pour de telles broutilles.
Prends garde quand même, Gilles. L'été ne durera pas. Tu sais ce qu'on dit...
Oui. L'hiver vient.
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