Copain n'était pas vraiment un ami pour l'enfant que j'étais.
Copain faisait partie de ces peluches, de ces doudous qui étaient arrivés trop tard pour recevoir tout l'attachement du gamin que j'étais.
Toute mon enfance, Copain a cependant gardé sa place au bout de mon lit, jour comme nuit. Je considérais cela comme un compromis acceptable pour cette peluche qui, bien que n'étant pas de celles que j'affectionnais vraiment, restait une preuve d'amour de la part de mes proches.
En tant que tel, Copain représentait donc un dilemme à mes jeunes yeux : me devais-je de l'aimer et lui faire une place dans mon cœur ou pouvais-je me permettre de le traiter en simple décoration enfantine ?
Longtemps, la seconde option fut retenue. Toute mon enfance, en réalité.
Pourtant je m'étais attaché à cette petite poupée de chiffon. Aussi, quand je me mis à grandir, et qu'à la suite d'un déménagement il se retrouva au fin fond d'un carton, je me sentis quelques temps gêné de le laisser reposer dans un grenier poussiéreux... Puis l'âge fit que je l'oubliai presque totalement...
En ce début d'année, pourtant, Copain revint à la vie, cette vie que seuls les jeunes enfants peuvent octroyer à des bouts de tissu, ours en peluche et autres poupées de chiffon...
En effet, ma mère eut l'idée de le ressortir de sa longue hibernation, de l'extirper du grenier alors que ma jeune et jolie nièce Arielle commençait à grandir. Copain retrouva alors une utilité; celle de lui servir de "Copain de jeux".
Copain avait une nouvelle amie.
Il y a un mois de cela à peine, je regardais mon vieux Copain, assis sur ce qui avait été jadis ma chaise de jeune enfant... Et pour la première fois depuis une éternité, je lui trouvai un air heureux. Le sourire dessiné sur son visage n'était enfin plus celui, contraint et forcé, d'une peluche d'ornement, mais celui, jovial et spontané, d'un être de chiffon bien vivant et qui savourait le fait d'être enfin utile...
Était-ce moi qui projetait en lui mes anciens regrets de gamin ? Peut-être...
...Ou peut-être sa vitalité de doudou s'était-elle réveillée ? Car, tous les enfants vous le diront... Les objets inanimés ont eux aussi une âme...
C'est vrai, je lui trouve un air particulièrement gai.
RépondreSupprimerOn doit tous deux être des cœurs d'artichaut, quand même... :)
RépondreSupprimerMerci de me faire chialer, avec une histoire de peluche tiens xD
RépondreSupprimerAh, mais c'est qu'on a un troisième cœur d'artichaut ici !
RépondreSupprimerBienvenue au club ! Et merci de ton commentaire. ;)