jeudi 1 octobre 2015

La légende du cavalier noir de Sai...

Dis tonton, c'est vrai que tu nous emmènes vers un endroit hanté ? C'est ce que maman nous a dit, mais elle a pas dit qu'on allait à Argentan.
Eh bien oui, mes chers neveux, je vous emmène bien vers un endroit hanté... Peut-être même vers un endroit maudit !
Argentan est maudite ? C'est vrai ?
Non, mon petit neveu. Nous n'allons pas exactement à Argentan mais sur les chemins de Sai.
Sai ? C'est un drôle de nom. Tu nous racontes l'histoire du fantôme d'ici ?
J'y compte bien. D'ailleurs nous sommes arrivés. Descendez de voiture, je vais vous la raconter...

Sachez-le, il existe de nombreuses rumeurs autour de ce village de Sai. Notamment des histoires de garous, des histoires d'autant plus intéressantes, qu'elles font partie des histoires originelles de loups-garous, de ces hommes qui, portant une haire, devenaient de dangereux tueurs affamés de chair crue.
Oui, mes petits... Sai est un de ces villages où de puissantes forces occultes se sont rassemblées de tous temps... Un de ces villages qui flirtent avec aussi bien l'enfer que le paradis...

... Et en parlant d'enfer, il existe une curieuse légende ayant terrorisé des générations de locaux.
Car en effet, sur les chemins qui mènent à Sai, certains anciens attestent que, certaines nuits, où la Lune n'est masquée par aucun nuage, un grand, jeune et séduisant cavalier montant un cheval noir parcourt les chemins des environs, semblant perdu.
Gare à celui qui, tardivement, croiserait sa route... Car ce bel homme demande son chemin à qui il croise, invitant même à monter en croupe pour l'aider à retrouver son chemin vers la cité d'Alençon.
Ceux et celles qui montèrent ce noir destrier ne revinrent que morts, près du pré de la fontaine, horriblement mutilés, les yeux balafrés et le cœur arraché.

On raconte qu'une jeune habitante de Sai eut la vie sauve en se laissant tomber du cheval noir à l'insu du cavalier et en se cachant prestement dans un buisson. D'après cette pucelle réputée être d'une grande piété et donc peu sujette à l'affabulation et au mensonge, elle reconnut la véritable nature du cavalier par ses pieds fourchus.
L'on dit que la foi de la jeune pucelle lui indiqua le buisson pouvant la protéger du Démon. C'était une ronce commune qu'elle raconte avoir vu briller de mille feux quelques instants avant de s'y dissimuler.

Depuis des siècles résonnent certaines nuits les pas d'un cheval, au loin, sur ces chemins.
C'est pourquoi, mes chers neveux, il est déconseillé de parcourir les routes où nous sommes, depuis la tombée du jour jusqu'au petit matin... Il y a eu trop de jeunes esprits naïfs emportés par le Diable...

D'ailleurs, écoutez... N'entendez-vous pas le bruit des sabots d'un cheval au loin ?

Mais tonton ! C'est pas drôle ! Tu fais peur...

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