Deux individus entrent en ce lieu usé, rouillé,
Porteurs d'idées, d'objets et d'espoirs incertains.
Trois sacs, un trépied, une lampe, deux appareils,
Voilà que le premier promet monts et merveilles
Au second. La nuit est pour eux un véritable écrin,
Promesse de jeux d'ombres et de clichés colorés.
Nos deux compères commencent leurs longs clichés
Pourtant dans l'ombre, l'un d'eux se sent observé.
Après maints jeux de lumières, les voici sur le retour.
À cette heure la nuit est silence, le monde est sourd.
Autour d'eux, les ombres rampent, les ombres fuient
À la lueur des lampes, au plus profond de la nuit.
Ils en sont sûrs, quelque chose les suit, les chasse.
Rentrés à l'abri, toute couleur a disparu de leurs faces.
Sombres comme les ténèbres, gris comme l'acier
Deux individus sont sortis de ce lieu usés, rouillés
Laissant là idées, objets et espoirs, car c'est certain,
La nuit a fait de tout cela un indestructible écrin.
Les merveilles promises s'affichent sur l'écran
Mais en lieu et place d'ombres, ce sont leurs couleurs
Qui prennent vie et forme, absorbant de nos amis la vie.
Ombres et poussières, ces derniers s'effondrent ici :
Au sol, rampants, fuyants...Au-delà la nuit se meurt.
Aux premiers rayons du matin, les ombres fuient
Nos deux amis prisonniers d'une opaque obscurité
Regagnent leurs pénates, loin de tout, loin d'ici,
Frappés, maudits, emportés par une soif illimitée
D'un lieu gris comme l'acier, rouillé et usé
D'une soif infernale d'âmes et de chairs
Que seuls les damnés connaissent sur Terre.
Voilà un poème qui a du souffle. Belle inspiration !
RépondreSupprimer