Affichage des articles dont le libellé est Maulévrier. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Maulévrier. Afficher tous les articles
mardi 4 juillet 2017
Question de préférence...
Même les photographes touche-à-tout ont leurs préférence...
Le samedi 6 mai 2017, je m'étais embarqué dans une camionnette du centre social de Courteille pour une destination fort loin de ma Normandie natale : l'Extrême-Orient. Enfin, plus exactement le plus grand parc japonais d'Europe, sis à Maulévrier, près de Cholet. Toute une aventure pour le photographe timide et pantouflard que je suis.
Maulévrier. Un parc immense aux accents asiatiques, essentiellement japonais.
Notre club photo s'est dispersé dans les divers chemins du parc. Quelques groupes informels d'amis se créent spontanément, en fonction des affinités et se dissolvent quelques minutes plus tard à l'occasion de points de vue à photographier laissant les uns derrière et les autres devant.
Je sais ce que tout photographe est censé faire dans un parc comme celui-là. L'exercice du jour se prête merveilleusement bien à la photo de paysage; c'est après tout vers un paysage rare que le club photo avait décidé de converger.
Aussi, comme l'ensemble de ses membres, je m'applique à prendre des photos du parc.
Le temps est encore grisonnant de ce matin. Nous sommes en milieu d'après-midi et le soleil commence à peine à percer. C'eût été de toute façon une perte de temps de rester à Alençon, où des trombes d'eau ininterrompues tombèrent toute la journée.
Un ciel gris uniforme n'est que rarement une bonne nouvelle pour un photographe paysagiste. Il peut cependant être une aubaine pour d'autres photographes.
Comme je l'ai dit, j'ai mes préférences. Une de mes préférences est de prendre en photo des branches et feuilles d'arbres surexposés sur fond blanc.
Puisque cette esthétique très japonisante se prête bien au thème de la journée, j'avise un arbre bourgeonnant, effectue mes réglages et déclenche.
L'écran de prévisualisation me satisfait pleinement; cette photo entrera dans mes préférées.
Un mois plus tard, au sein de notre centre social, nous visionnons une sélection d'une dizaine de photos par personne de cette fameuse sortie à Maulévrier.
En voyant ma photo, le professeur du club s'exclame :
Ah ! C'est bien Tonton Gilles, ça !
dimanche 28 mai 2017
A Maulévrier, entre deux réalités...
... Et donc, n'oubliez surtout pas : rendez-vous à 23h15 à l'entrée du parc. Suivez bien les lueurs bleues pour la visite nocturne, nous ne voulons surtout pas d'accident.
Une nuit comme celle-ci était à ne pas rater. En effet, Gilles et un groupe de photographes s'étaient donné pour mission de faire des photos au parc de Maulévrier pour la première Nocturne de la saison.
Toutefois, quelque chose chiffonnait Gilles, alors qu'il prenait le chemin balisé de bleu.
Au-delà du chemin, en terrain non-autorisé, de l'autre côté des clôtures, il était possible de deviner d'étranges lueurs. Non pas les lueurs des éclairages installés ici et là pour ravir les visiteurs, mais d'étranges lumières flottantes, d'un rose orangé, des lumières qui circulaient à grande vitesse quelques secondes avant de s'évaporer près d'un des nombreux arbres de l'endroit.
Mais peu importe ! se dit Gilles. Cette nuit est une nuit de photo, rien d'autre. J'ai mieux à faire que d'enquêter. Il s'attela alors à faire ce qu'il était censé faire, posant son appareil sur un solide trépied, errant sur les chemins du parc japonais, à la quête de plans à photographier.
Hélas le parc est grand, en vérité, et rares sont les visiteurs en cette soirée sans lune.
Rata-t-il un embranchement ? Rêva-t-il au mauvais moment ? Y eut-t-il un dysfonctionnement électrique ? Toujours est-il que soudain, Gilles se rendit compte que les ténèbres l'entouraient.
A ses pieds, le contact d'un gazon fraîchement coupé lui indiquait qu'il devait certainement se situer non loin du chemin.
L'air était frais, mais pas glacial. Un frisson lui parcourut cependant l'échine.
Tendant l'oreille, Gilles entendit des murmures. Des murmures par centaines, comme une discrète cacophonie de chuchoteurs.
S'approchant de la source des chuchotis, un bruit humide se fit entendre, accompagné d'un froid saisissant au niveau du pied gauche. Gilles écarquilla alors un peu les yeux et vit à la lueur des étoiles une étendue d'eau comme il n'en avait jamais contemplé. Cette étendue semblait l'entourer. Il comprit alors qu'il était sur un îlot, au milieu de nulle part.
Les murmures s'intensifiaient dans son dos. Lentement, il se retourna, tétanisé par ce froid qui pénétrait en lui, ce froid non-atmosphérique, ce froid qui signalait des présences non-naturelles.
Des centaines de lueurs orangées flottaient devant lui.
Certaines se mirent à tourner devant ses yeux, dans une macabre danse dont il était le centre.
Les lueurs s'intensifiaient, Gilles commençant à perdre le sens du haut et du bas, se tint fermement à son trépied. Toutes ces lumières tournaient de plus en plus vite, de plus en plus nombreuses, le froid commençait à percer son âme de part en part, en de milliers de morsures simultanées. Les murmures des damnés se firent pressants, violents, inquisiteurs, tortionnaires à mesure que tout devenait plus pâle.
Un rire givré, maléfique, cruel résonna à ses oreilles...
Gilles s'apprêtait à perdre conscience quand un contact chaud, moite et ferme embrasa son épaule et son corps, le faisant pivoter brutalement.
Monsieur ? Vous n'êtes pas sur le bon chemin, suivez-moi !
Un des gardiens du parc se tenait devant lui, une lanterne bleue à la main, le visage sévère et amical à la fois. Une vague de chaleur se répandait dans le corps de Gilles.
Venez, monsieur. Vous n'avez pas été prudents.
Quel est cet endroit ? Que s'est-il passé ?
Peu importe, monsieur, c'est fini. Contentez-vous de suivre le chemin. Vous voulez un verre d'eau ?
Je... Non... Mais ce que j'ai vu...
Nous vous avions pourtant bien dit de ne pas vous éloigner des lumières bleues...
Inscription à :
Articles (Atom)