Dans les immensités ténébreuses,
Loin sous la surface de notre monde,
Résonne la voix, sourde, caverneuse,
Sombre, furibonde, lasse, profonde
Du premier des vieux Mange-Pierres,
Créateur des mers, de l'air, de la lumière,
Arbre du Temps et Arbre de la Mort
Arbre du Dedans, Arbre du Dehors.
Celui-ci m'annonça, une sombre nuit,
Celui-ci m'annonça, une sombre nuit,
Pendant un songe, au fond d'un puits,
Que, grâce à lui, l'Hiver venait
Qu'enfin, le monde renaîtrait
Que Njörd enfin nous dominerait
Qu'enfin, le Froid Blanc recouvrirait
Nos cités, nos enclaves, nos espoirs
Nos beautés, notre vie d'un voile noir :
Celui de nos propres envies cupides,
Celui qui, chaque jour nous rendit avides.
Celui-là qui nous rendra tous livides
Celui-là qui nous rendra tous livides
Enveloppés dans un linceul, impavides.
Mais, disait-il, il n'était pas trop tard
Mais, disait-il, il n'était pas trop tard
Pour que souffle le vent de l'Histoire
Et que notre monde prenne le départ
Pour cet avenir que nous voulons voir !
Pourtant, déjà, loin du Mange-Pierres,
A la surface d'un monde sans lumière,
Brûle le feu de tous les espoirs,
Qu'attise le vent de l'Histoire...
Epique !
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