Il y a des clichés contemplatifs qui vous plaisent, des clichés à l'ambiance noire qui vous ensorcellent. Il y a enfin des clichés incompréhensibles.
Celui que je fis un beau jour de novembre, en pleine forêt d'Écouves, était de ces derniers.
Je n'ai pas vraiment pour habitude de me promener en forêt ; n'étant pas titulaire du permis de conduire et donc encore moins propriétaire d'une voiture, mes moyens de me rendre en Écouves sont pour le moins limités. Pourtant ce jour-là, mon père, fameux trailer écouvien, m'avait proposé de faire une balade sous la cime protectrice de ses nombreux et majestueux arbres.
Cette occasion était trop belle, d'autant plus que nous approchions des derniers jours de l'année où la forêt se parerait de couleurs flamboyantes, avant la chute définitive des feuilles... Avant l'Hiver.
Il y avait un endroit fort curieux de la forêt que je n'avais encore jamais arpenté, un de ces endroits emprunts de mystères et d'une forme sombre de ce qu'on pourrait appeler de la magie.
Jadis, un avion militaire américain avait fini sa course dans ce coin, dans une parcelle véritablement inquiétante. Quinze militaires y trouvèrent la mort. Mais baste ! ceci est une autre histoire que je vous conterai en Mars...
Quoi qu'il en soit, alors que nous approchions de la stèle commémorant le crash de cet avion, nous vîmes, mon père et moi, un spectacle magnifique : le sous-bois obscur venait à peine d'être éclairé par un splendide rayon de soleil, révélant le vert tendre des dernières feuilles accrochées aux branches et le rouge sang des autres, tombées au sol. Au milieu d'un rai de lumière , j'aperçus, s'extirpant tant bien que mal de cette mare écarlate une fougère encore jeune exhibant ses trois pauvres feuilles à la lumière du jour.
Au fond de la scène se devinait un bout de la stèle que nous recherchions. Nous fûmes soulagés de ne l'avoir pas ratée.
Je pris alors mon reflex et fis la photo que vous voyez en ce moment même sur ce billet.
Pourtant, le lendemain matin, vers 7h, alors que mon examen des photos de cette balade forestière avançait, je fus interloqué face à cette...lueur ?
Une tache sur l'objectif ? Un artefact ? Un flare ?
Non... C'était autre chose. Une chose qui résistait à tous les traitements numériques, à l'outil tampon à cloner, aux traitements contre le bruit numérique, même au pinceau.
Il devait pourtant bien s'agir d'une donnée numérique, puisqu'elle était visiblement attachée au fichier de données de ce cliché.
Je m'apprêtais à supprimer ce cliché quand un message énigmatique s'afficha via une pop-up sur mon écran :
Libérez-moi !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire