lundi 28 août 2017
1250 raisons de recommencer...
2h du matin.
2h du matin et nous ne dormons toujours pas.
Il faut dire que notre journée entière de marche nous a éreinté au point que nos jambes et nos pieds nous empêchent de trouver le sommeil.
Mais plus encore, mes voisins du dessus ont eu la bonne idée de prolonger leur soirée entre amis jusqu'à cette heure tardive. Les quelques éclats de rire qui fusent ne m'empêcheraient pas de dormir si je n'avais pas si mal aux jambes.
Quant à R.G., squattant mon canapé plutôt que de rentrer chez lui à une heure si matinale, il bout.
J'ai beau connaître et comprendre les raisons de son énervement, je ne peux m'empêcher de le trouver un poil trop sensible au bruit ambiant... A moins que j'aie simplement perdu en audition ces dernières années, ce qui ne serait pas improbable.
Peu m'importe, car, alors que nous dissertons ensemble à voix basse dans ma salle, nous finissons par convenir qu'il est toujours temps de faire des photos, ici et maintenant.
C'est pourquoi nous nous équipons d'une de mes carafes, à la belle couleur violette, remplie au tiers d'eau fraîche, ainsi que de nos trépieds et de nos lampes torches.
Place à l'amusement !
En effet, le light painting, comme se nomme cette technique, consiste à éclairer un sujet selon sa fantaisie (totalement, partiellement, avec diverses couleurs, de près, de loin, en formant des dessins ou des lettres avec la source lumineuse, etc...) pendant que s'écoule le temps de pose de la prise de vue.
Et quoi de mieux qu'une carafe d'eau aux reflets violacés pour s'exercer ?
Chacun notre tour, nos appareils confortablement fixés à leurs pieds, nous prenons des variations nombreuses de cette carafe, selon divers éclairages, malgré de nombreux ratés; il n'est pas facile de maîtriser la dose de lumière quand cette dernière dépend uniquement de l'adresse du photographe.
Soudain, une révélation s'offre à moi : j'ai oublié de régler la sensibilité de mon appareil, toujours fixée à une valeur fantaisiste -pour le cas présent- de 1250 ISO.
Quel délicieux prétexte pour tout recommencer !
jeudi 24 août 2017
Couchant de feu...
Encore une journée qui s'achève...
R.G. et moi-même avons passé l'intégralité de l'après-midi ensemble, comme souvent depuis quelques mois. Nous aimons passer du temps à photographier et à nous promener à Alençon et ses environs.
Notre plat de pâtes est à peine englouti que nous attaquons le fromage et le dessert. Au menu : du comté et une glace vanille-fraise.
Petit à petit, je vois depuis la fenêtre de ma salle la lumière du jour colorer de doré les Réservoirs de la rue du même nom.
R.G. est sur le départ, à présent. Il a encore un peu de route à faire.
C'est en se dirigeant vers l'entrée qu'il m'apostrophe.
R.G. m'affirme qu'il y a à la fenêtre de la cuisine un ciel comme il y en a peu. Je m'approche et, effectivement, le ciel de cette soirée est à la fois subtil dans ses variations nuageuses et colorimétriques et d'une chatoyance infinie de nuances d'or et d'orangé ! R.G. se met à essayer quelques clichés de ce décor féerique avec son téléobjectif. Pour ma part, j'ai beau être fasciné par ce genre de ciels, j'ai l'habitude d'en voir plusieurs fois par mois depuis mes fenêtres et n'y prête que peu attention.
Pourtant, quelques secondes à peine après le départ de R.G., je regarde de plus près cet étrange ciel et décide de finalement l'immortaliser, à tout hasard, depuis ma cuisine.
Plus les photos s'accumulent, plus je deviens convaincu par les thèses de mon ami. Ce ciel est exceptionnel !
Une petite minute plus tard, je reçois un SMS de sa part.
Ah ! Si seulement je lui avais prêté un 18-55mm...
dimanche 20 août 2017
Saxo'n'Roll !
Le bruit est assourdissant !
A cet instant, je me demande bien ce qui m'a poussé à venir si près de la scène. Moi, Tonton Poil, suis pourtant un grand amateur de silence, de calme, de volupté et de paix.
Me voilà pourtant les pieds touchant une enceinte d'une taille plus que respectable, délivrant des Watts et des décibels à plein régime !
Oh ! Il serait injuste pour autant de prétendre que la musique n'était pas plaisante; au vu des applaudissements nourris des Alençonnais présents sur le sable d'Alençon Plage, celle-ci semble faire consensus. Une belle musique de Rock'n'Roll contemporain, à l'équilibre sonore travaillé, aux textes fouillés, à l'inventivité assumée !
Pour ma part, il m'est difficile de me concentrer à la fois sur la musique et sur mon activité du moment; car bien entendu, que puis-je faire d'autre que photographier ?
Ce groupe déchaîne son énergie depuis le kiosque des Promenades avec la conviction et la passion qui mènent tant de jeunes musiciens. De quoi être admiratif. Pourtant je n'en perçois qu'un mélange informe de notes, de sons, de voix et de vibrations. La musique n'est pas exactement mon fort.
Soudain, un des membres du groupe saisit un saxophone ! L'occasion est trop belle. Clac ! Clac ! Clac ! Dans la boîte !
Le concert continue de plus belle alors que le saxophoniste repose son instrument et saisit à nouveau sa guitare. J'avise le coin où traîne ce rutilant objet. Les lumières de la scène donnent une allure singulière au groupe et à ses outils.
Ce saxophone, je dois le mettre en boîte !
Quelle magnifique soirée !
mercredi 16 août 2017
Un lutin dans la ville...
Les lutins aussi aiment se promener en ville.
N'en déplaise à cette espèce surnaturelle de sylvestres, je connais un très aimable Lutin qui m'accompagne régulièrement dans les rues d'Alençon, en quête du cliché parfait.
En vérité, obtenir le cliché parfait c'est comme obtenir une information parfaitement fiable sur internet : peu importe notre acharnement, nous savons tous que c'est impossible.
Ce n'est donc pas de la photo parfaite que ce billet va vous entretenir, mais d'un de ces accidents photographiques desquels résultent une image intéressante.
Il se trouve que je prête régulièrement certains de mes objectifs à mon meilleur ami, R.G., dont je vous ai longuement parlé à plusieurs reprises. Récemment, et comme souvent, ce dernier m'avait emprunté mon 50mm, un objectif très prisé des photographes amateurs pour sa polyvalence et son incroyable luminosité. Le hasard fit que cet emprunt, qui devait n'être que de quelques heures, aboutit finalement à une durée d'emprunt de plusieurs jours, ce qui ne me gênait nullement mais commença à créer une certaine impatience de réutiliser cet objectif, trop souvent vissé sur mon vieil argentique.
C'est donc par une journée nuageuse de juillet que je le récupérai et me mis en tête de faire quelques photos avec, accompagné du Lutin.
Un tel objectif s'apprivoise généralement plutôt vite, mais il n'est pas toujours évident de réaliser que ses capacités étendues de réglages de la profondeur de champ ne sont pas nécessairement adaptées à la photo de rue.
C'est donc sans grand espoir de faire maintes et maintes photos que nous nous promenions dans le quartier Saint-Léonard, quartier historique d'Alençon s'il en est.
Alors que nous remontions une des rues vers le centre-ville, j'avisai un plan potentiel, agrémenté d'un Lutin rouge et blanc. Sans guère d'enthousiasme, je dois l'avouer, car le décor n'était guère palpitant et j'imaginais déjà supprimer la photo résultante le lendemain matin, blasé de cet échec.
Pourtant, à cinq mètres de distance, avec une profondeur de champ qui, par chance et par erreur, se trouvait être minimale donna un flou intéressant, détachant très nettement mon Lutin de coeur du décor, renforçant les couleurs vives qui l'habillaient.
C'est ainsi que le lendemain, aux aurores, je me jurai d'utiliser plus souvent ce 50mm pour la photo de rue.
L'intérêt d'une photo tient à si peu de choses...
samedi 12 août 2017
Une farandole de mots...
Soleil,
Chaleur,
Fleurs,
Chaleur,
Fleurs,
Roseraie,
Rumeurs,
Ville,
Abeilles,
Butineurs,
Songes,
Silence,
Éblouissement,
Paix,
Liberté,
Douceur,
Vivacité,
Rapidité,
Légèreté,
Coruscation,
Couleurs,
Odeurs,
Parc,
Promenade.
Et pour finir,
Une photo.
mardi 8 août 2017
Nitrate d'argent...
Je te conseille d'augmenter le contraste, Gilles. Ça renforcerait le graphisme. Et tu peux sans doute augmenter le temps de pose.
Le professeur du club photo est toujours de bon conseil; en numérique comme en argentique, son expertise est reconnue.
Nous sommes quatre compères entassés dans un petit laboratoire argentique au sous-sol de l'espace Pyramide, dans les vapeurs d'acides et la chaleur d'un été caniculaire.
Cela fait un an que je m'essaie à l'argentique. Petit à petit, grâce au soutien des différents dinosaures de l'argentique, j'ai fini par apprendre à tirer une photo 10x15cm par mes propres moyens. Cette photo n'est pas la première, mais c'est une de celles qui me plaisent le plus sur cette pellicule celluloïd.
J'actionne l'agrandisseur, effectuant quelques derniers réglages de filtre et de temps de pose. Je me fixe sur un temps de 28 secondes et enclenche le minuteur. Moins d'une demi-minute plus tard, j'emporte le papier RC dans le premier bain.
Glissée dans le révélateur, face cachée, l'image commence doucement à apparaître. Je n'ose pas encore la retourner et contempler le résultat.
Une minute de bain, et je retire l'image, toujours face opposée à ma vue, l'égouttant doucement. Les dernières gouttes sont tombées. Hop ! D'un mouvement souple du poignet, la photo glisse dans le bain d'arrêt.
Il ne faut que quelques secondes à ce second bain pour agir. Je décide alors d'oser regarder l'image sous la lumière rouge dans le bain du fixateur.
Les autres membres du laboratoire argentique me taquinent avec humour, espérant la réussite de mon tirage, sinon demain, neuf heures dans le bureau du directeur !, comme il est de coutume de plaisanter au sein de notre club...
Les photos des autres dinosaures arrivent progressivement dans le fixateur. Il est temps d'allumer la lumière blanche.
Ma photo est réussie. Le professeur est content de moi. Les images de chacun sont jugées, jaugées, critiquées par l'ensemble des membres présents. Pour moi doit commencer une longue attente de dix minutes avant un rinçage de trente minutes.
Je vais en tirer une deuxième.
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vendredi 4 août 2017
Ici et ailleurs...
Un silence de plomb s'est installé sur la place Foch. Les spectateurs, épars, plongés dans l'obscurité ne pipent mot lorsque les premières fusées s'envolent vers le ciel.
Les détonations de ces feux d'artifice résonnent dans un silence religieux...
...Non. Ce n'est pas tout à fait la réalité. La réalité du moment est bruyante, emplie des exclamations du public, des cris des enfants réclamant à être hissés sur les épaules des parents, des parents demandant à leurs enfants de se tenir correctement, des gens de tous âges et de tous milieux applaudissant au moindre instant de répit dans le spectacle du moment.
Oui, en cette nuit du 13 juillet, il y a un véritable vacarme, un vacarme joyeux, un vacarme festif.
Pourquoi ai-je l'impression de ne rien entendre ?
Parce qu'en cet instant, en cette série d'instants découpés par morceaux de six secondes, je suis installé, tenant fermement mon trépied et contrôlant régulièrement l'exposition de mes photos.
Dans ma bulle photographique, rien ne m'atteint. Ni le bruit, ni l'agitation, ni la foule, ni les cendres qui, avec le vent, sont emportées vers les spectateurs.
Dans ma bulle photographique, je suis seul au monde, dans un silence sacré et, pour tout dire, un sacré silence...
Dieux que je suis heureux d'être là et d'être ailleurs à la fois... Au cœur de la fête !
mardi 1 août 2017
L'heure dorée...
Nous sommes à l'heure dorée.
L'heure dorée du matin, plus exactement.
R.G. et moi sommes partis tôt en chasse de belles images. Dès 6h du matin, en vérité. Le soleil n'est levé que depuis peu, et déjà l'atmosphère commence à chauffer, signe d'une nouvelle journée de feu.
Nous nous dirigeons nonchalamment vers le Crédit Mutuel du Point du Jour pour prendre un peu de liquidités. Nous savons déjà que nous allons passer la journée ensemble, sans même nous être consultés.
Ces amitiés sincères et tenaces, c'est ce que nous recherchions depuis des années, lui et moi, à l'époque où le hasard nous permit de nous rencontrer.
Ce fut ensuite par la ténacité de R.G. et par des passions communes que nous finîmes par devenir inséparables.
Une de ces passions est la photographie.
A proximité du Crédit Mutuel, un passage à travers un HLM attire notre regard. Des lattes de bois traité, disposées sur les parois, sont judicieusement éclairées par le soleil encore naissant. Nous commençons à prendre des photos de cette précieuse lumière.
Je me rapproche des lattes. R.G. me demande de poser pour lui, l'appareil à la main.
Il me propose d'en faire de même. L'occasion est trop belle...
Même dans l'ombre, R.G. a une allure d'artiste...
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